Les cellules cérébrales « fatiguées » déforment l’appréciation du temps

Notre appréciation du temps dépend de plusieurs facteurs dans le cerveau. Les pistes déjà suivies par les chercheurs sont les substances chimiques libérées sous forme d’hormone, ainsi que la vitesse de connexion entre les neurones. Une tâche s’accompagnant de la libération d’endorphine pourrait paraître très brève, alors qu’une action stressante peut paraître très longue, même si les deux actions se sont déroulées dans un même laps de temps.

Des neuroscientifiques japonais, menés par Masamichi Hayachi, ont tenté une nouvelle expérience sur la perception du temps qui passe. L’imagerie cérébrale est surveillée et analysée, pendant des stimulations différentes, permettant de détecter une activité dans une partie de l’organe cérébral, appelé gyrus supramarginal.

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Les chercheurs nippons se sont demandé si une fatigue neuronale, due à une sollicitation répétée, pouvait déformer l’appréciation du temps par les individus.

Le déroulement de l’étude

La partie du cerveau qui réagit au temps, située dans le lobe pariétal, possède des neurones sensibles à la durée d’une exposition à l’information. Pour leur expérimentation, Hayachi et son équipe ont divisé leur échantillon de 18 personnes en deux groupes. On leur montre à tous, 30 fois de suite, un cercle gris sur un fond noir. Cependant, pour le premier groupement, la durée est de 2.5 dixièmes de secondes pour chaque apparition, tandis qu’en ce qui concerne les autres, elle est de 7.5 dixièmes de seconde.

La seconde étape de l’observation des chercheurs japonais a consisté à faire écouter un stimulus auditif aux volontaires. Un bruit blanc est passé, tout en observant l’activité électrique qui se déroule dans le gyrus supramarginal à partir de l’IRM. L’appareil indique une baisse des signaux électriques lorsqu’on fait écouter le signal auditif, comme si les cellules nerveuses de cette partie du cerveau étaient « épuisées ».

Le temps est biaisé pour les neurones « fatigués »

L’étude se termine en questionnant les personnes sur leur appréciation de la stimulation sonore, si elle était plus courte ou plus longue que la durée d’apparition du cercle gris. Dans tous les cas, quand le bruit avait duré plus longtemps que la sollicitation visuelle, les individus surévaluaient la durée du temps. Par contre, un groupe a sous-évalué son estimation du temps, quand le signal envoyé était plus court.

Hayachi explique que quand les neurones sont excités régulièrement dans un créneau temporel identique, elles s’adaptent à cette durée et s’activent moins intensément. Par exemple, si on écoute de la musique classique après avoir écouté du rock, le rythme paraît plus lent que d’habitude.

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