Les chercheurs ont séquencé le génome de la plante à la croissance la plus rapide sur Terre

Saviez-vous que la plante aquatique appelée Wolffia australiana ou « lentille d’eau » peut doubler de volume en seulement 24 heures ?

Avec sa mode de reproduction particulière, en bourgeonnant, la plante mère peut ainsi donner naissance à une nouvelle plante qui lui est totalement identique en seulement une journée. Une capacité aussi bien étonnante que dévastatrice.

Photo de Mabel Amber. Crédits Pixabay

Intrigués, le professeur Todd Michael, chercheur au laboratoire de biologie moléculaire et cellulaire végétale du Salk Institute for Biological Studies, et ses collègues se sont ainsi penchés sur l’analyse du génome de cette plante dans le but de comprendre ce qui se cache derrière cette capacité de croissance hors-norme.

Wolffia australiana, la plante à croissance la plus rapide au monde

La lentille d’eau ou Wolffia se développe en eau douce et ressemble à de petites graines flottantes. C’est une minuscule plante qui a tout juste la taille d’une tête d’épingle et est dépourvue de racine.

Afin de mener leurs analyses, les chercheurs ont donc planté du Wolffia en laboratoire en alternant lumière et obscurité. Et à leur plus grande surprise, ils ont découvert qu’ « il n’y a pas de règlements qui limitent sa croissance », c’est-à-dire que la plante se développe tout aussi bien dans les deux conditions.

Le professeur Michael précise par ailleurs que « le Wolffia ne possède que la moitié du nombre de gènes régulés par les cycles lumière / obscurité par rapport aux autres plantes ». D’autre part, l’absence de racines et d’autres éléments de défense, ordinairement retrouvés chez les végétaux, lui confère cette aptitude authentique uniquement axée sur la croissance.

Une plante qui promet de devenir un nouveau modèle de laboratoire

Même si elle peut coloniser rapidement une étendue d’eau, Wolffia australiana, il se trouve que c’est également une bonne source de protéines. Certains experts vont d’ailleurs jusqu’à dire qu’elle pourrait se substituer aux protéines animales pour nourrir la population croissante de la Terre.

Dans tous les cas, la découverte du fonctionnement fondamental du Wolffia s’avère déjà être une information primordiale concernant de futures recherches. Justement, le professeur Michael remarque que « de nombreux progrès scientifiques ont été réalisés grâce à des organismes vraiment simples, comme la levure, les bactéries et les vers». Et pourquoi pas le Wolffia ?

Les résultats de ces travaux de recherche ont été publiés dans la revue Genome Research.

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