Les Clovis auraient-ils été en réalité des charognards ?

C’est en 1929 qu’un archéologue a fait la première découverte de pointe de pierre tranchant parmi des fossiles de mammouth. Dès lors, les chercheurs ont axé leurs hypothèses sur un groupe de chasseurs, surnommé « le peuple des Clovis ».

Chasseur de mammouth

Cependant, cette réputation de tueurs de mammouths a été remise en question par une nouvelle étude expérimentale et archéologique. L’expérience menée par l’archéologue Metin Eren a récemment démontré une tout autre utilisation des pointes Clovis.

Malgré les preuves apportées par l’équipe d’Eren, les avis des experts sont encore mitigés. Certains archéologues restent convaincus que les pointes Clovis ont été conçues pour servir d’armes de chasse fiables.

Des scénarios peu plausibles ?

L’observation microscopique des pointes Clovis n’aurait démontré que peu de dommages sur ces lances. Pourtant, en effectuant une reconstitution, le groupe a découvert que ces géants disposaient d’une armure presque impénétrable. Cette dernière était composée d’une épaisse couche de sous-fourrure, de peau, de graisse ainsi que d’ossements massifs.

« Il n’est pas certain que les pointes Clovis attachées à des lances aient pu pénétrer la peau d’un mammouth. »

Metin Eren, Archéologue de la Kent State University dans l’Ohio

L’équipe a ainsi conclut qu’elles auraient pu être utilisées en tant que couteaux pour dépecer d’énormes bêtes déjà mortes. Selon Eren et son équipe, ces pointes servaient le plus souvent pour couper la viande et déchirer la peau que pour tuer. Cette découverte suggèrerait donc que le peuple Clovis était plus des charognards que des chasseurs.

« Les pointes Clovis découvertes sur les sites d’abattage présumés auraient tout aussi bien pu être utilisées pour le dépeçage, puis laissées sur place. »

Vance Hollidays, Archéologue de l’université de l’Arizona à Tucson

Une hypothèse encore très controversée

Ce scénario avancé par l’équipe de Metin Eren a été accueilli avec scepticisme par de nombreux archéologues. D’une part, les premières pointes retrouvées sur quelques sites archéologiques auraient déjà dévoilé des preuves évidentes de l’activité des Clovis. D’autre part, des dommages au squelette vraisemblablement causés par ces pointes ont été trouvés parmi des os de mammouths. Ces trouvailles sur 11 sites nord-américains confirmeraient ainsi la chasse de ces gros gibiers par des humains dans le passé.

« Nous avons un instrument, la pointe Clovis, qui ne cesse d’apparaître en association directe avec des cadavres de mammouths… »

David Kilby, archéologue de l’université d’État du Texas

Selon M. Kilby, les Clovis ont été des chasseurs efficaces, bien conscients du défi que représentait un aussi grand gibier. Par conséquent, il est probable que les lances aient été enfoncées volontairement dans des zones peu protégées. Cela justifierait l’absence d’impact sur les pointes, évoquée par l’équipe de Metin Eren. Même si l’animal ne mourait pas sur le coup, les chasseurs Clovis n’avaient plus qu’à suivre la proie jusqu’à ce qu’elle succombe à ses blessures.

SOURCE : SCIENCENEWS

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