Les dauphins se transmettent des virus en jouant et en tissant des liens

L’organisation à but non lucratif Potomac-Chesapeake Dolphin Project (PCDP) cherche à mieux comprendre et protéger les Grands Dauphins du fleuve Potomac et de la baie de Chesapeake. C’est le plus grand estuaire des États-Unis dans lequel vivent de nombreux animaux marins. Sociables par nature, les dauphins se déplacent toujours en groupe. Extrêmement joueurs et amicaux, ils nagent si près les uns des autres qu’ils se touchent presque les nageoires. Janet Manndirige, directrice du PCDP, a expliqué qu’ils se tiennent la main en nageant.

Ces mammifères marins d’une grande intelligence n’ont pas encore fini de surprendre les spécialistes. Selon leurs dernières observations, ces derniers ont remarqué que les dauphins pratiquent la respiration synchronisée avec leurs proches. Ce peut être leurs mères, leurs conjoints, voire des baleineaux qui nagent à proximité.

En particulier, les jeunes dauphins mâles remontent simultanément à la surface pour respirer, puis replongent sous l’eau en même temps. En observant ce phénomène de plus près, les chercheurs ont pu démontrer que cette synchronisation est parfaite.

La respiration synchronisée, un comportement social risqué

La respiration synchronisée est l’équivalent d’une poignée de main ou d’un câlin chez les humains. Elle est d’une grande importance pour les dauphins et leur permet d’exprimer leur affection, comme pour dire « Nous sommes ensemble ».

Trois grands dauphins bondissent hors de la mer.

En nageant si étroitement et en partageant le même air, les dauphins arrivent certes à tisser des liens, mais ils se transmettent également des maladies. En effet, leur comportement social est propice à la propagation rapide du morbillivirus des cétacés, une forme hautement contagieuse du virus de la rougeole chez l’homme.

Cette maladie détectée pour la première fois dans les eaux de Virginie et du Maryland s’est rapidement propagée chez les dauphins vivant le long de la côte atlantique entre 2013 et 2015. Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration, plus de 1  600 dauphins se sont échoués entre New York et la Floride à cette époque.

Le PCDP cherche le moyen d’empêcher la propagation du morbillivirus des cétacés

Cette épidémie mortelle a réduit de moitié la population de dauphins côtiers de la région. C’est pourquoi, Janet Manndirige travaille avec d’autres scientifiques pour tenter de trouver le moyen d’éviter la propagation de ce virus dans la baie de Chesapeake.

Comme la Covid-19, le morbillivirus des cétacés se propage à travers des gouttelettes respiratoires que les dauphins éjectent en surface. Un peu comme les autorités de santé publique au cours de la dernière pandémie, les spécialistes des dauphins ont dû examiner non seulement la biologie du virus, mais aussi la façon dont réagissent les populations les plus vulnérables.

SOURCE : PHYS

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.