Les dessins de Léonard de Vinci sont aussi des collections artistiques de microbes

Saviez-vous qu’une technique permettant de repérer les contrefaçons consiste à étudier les microbes et les traces biologiques microscopiques laissées sur les œuvres d’art par ceux qui les ont manipulés ? Les résultats de cette technique permettent alors d’élaborer un catalogue microbiologique appelé « microbiome des œuvres », qui aide à établir l’authenticité de ces dernières.

Des chercheurs se sont d’ailleurs servis de cette technique pour étudier des dessins du célèbre Léonard de Vinci, et ils ont découvert que les œuvres du maître abritaient un microbiome totalement différent de celui auquel on aurait pu s’attendre.

Photo de S. Hermann & F. Richter. Crédits Pixabay

Les dessins abritaient en effet de nombreuses bactéries, notamment des microorganismes responsables de la dégradation du papier au cours des siècles, ainsi que de l’ADN humain. Une collection de microbes et de traces biologiques que les chercheurs attribuent à des siècles de manipulation par les restaurateurs d’art.

Les dessins du maître italien, une collection cachée de microorganismes

Une diversité inattendue de bactéries, de champignons et d’ADN humain a ainsi été décelée dans sept des croquis « emblématiques » de Léonard de Vinci. La plupart de ces traces biologiques avaient probablement existé plus de 500 années après la mort du génie italien. Apparemment, les ADN retrouvés n’appartiennent pas à de Vinci, mais aux spécialistes qui ont restauré les dessins au fil du temps.

Cette inhabituelle forte concentration de bactéries humaines et d’insectes sur ces croquis est d’ailleurs assez surprenante, car d’après des études antérieures, les microbiomes des objets faits en papier sont surtout prisés par les champignons.

Quoi qu’il en soit, tous ces contaminants ont laissé leurs empreintes microscopiques sur les œuvres de Vinci, même si l’on ne sait pas si l’un d’eux était déjà là à l’époque où les dessins avaient été couchés par le maître sur le papier. Voilà un mystère de plus à mettre sur le compte de l’inventeur.

Comment les chercheurs ont mis la main sur cette collection de microbes

Cette collection de microbes a ainsi été découverte grâce à une technique appelée « séquençage de nanopores ». Elle permet en effet d’étudier le détail génétique des différents matériels biologiques présents sur un support. Toutefois, déterminer précisément à qui appartenait l’ADN détecté n’était pas possible, car le matériel génétique n’a pas été analysé avec le niveau de détail nécessaire à cet effet.

Les microbiomes artistiques d’autres œuvres ont été aussi étudiés par ces mêmes scientifiques afin de déterminer comment et où des statues cachées puis sorties de l’ombre avaient été entreposées.

À l’avenir, de nouveaux détails concernant l’histoire de divers œuvres d’art pourront bien être découverts grâce à cette technique assez singulière.

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