Les microorganismes d’origine extraterrestres pourraient nous causer bien des soucis immunologiques, disent ces chercheurs

Une récente étude menée par une équipe de chercheurs du Royaume-Uni, des Pays-Bas et d’Allemagne a été récemment publiée dans la revue Microorganisms. Les résultats suggèrent que les microorganismes extraterrestres récupérés lors de missions spatiales présenteraient un potentiel risque immunologique pour l’homme, donc les astronautes en première ligne.

En effet, d’après les chercheurs, il a été démontré que la réaction immunitaire cellulaire des mammifères vis-à-vis des peptides couramment observés dans les météorites carbonées est faible par rapport aux mêmes réponses vis-à-vis des peptides rencontrés sur Terre.

Une souris de laboratoire
Photo de Tibor Janosi Mozes. Crédits Pixabay

En clair, nous ne sommes pas vraiment armés pour faire face à des micro-organismes provenant de l’espace.

Des acides aminés extraterrestres problématiques

Sur Terre, l’ingénierie du vivant tourne essentiellement autour de 22 sortes d’acides aminés. Des acides aminés assez différents de ceux qu’on rencontre au niveau de l’écosystème solaire. En effet, on a découvert quantité des sucres et d’acides aminés tout à fait « inhabituels » sur les météorites carbonées.

Les chercheurs précisent que les peptides recensés sur ces météorites incluent essentiellement deux acides aminés dont l’isovaline et l’acide α-aminoisobutyrique. Deux acides aminés que l’on ne rencontre pas fréquemment chez les organismes terrestres, surtout les mammifères, y compris chez l’homme.

De fil en aiguille, cela suggère que les antigènes protéiques contenus dans les microorganismes d’origine extraterrestre sont également, fort probablement, constitués de ces rares acides aminés. Ce qui ne nous serait pas du tout bénéfique.

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Comment les cellules immunitaires humaines réagissent-elles ?

Pour en savoir plus, les chercheurs ont mené une étude sur des souris, en leur inoculant de l’isovaline et de l’acide α-aminoisobutyrique. Résultat, ils ont constaté une faible réaction des cellules immunitaires T vis-à-vis de ces deux acides aminés.

Tout simplement, la réponse cellulaire a été moins efficace que lorsque les cellules T sont soumises à des antigènes principalement constitués d’acides aminés propres à notre écosystème terrestre. En effet, les niveaux d’activation cellulaire pour l’immunité ont été de 15 % et 61 % contre 82 % et 91 % pour des acides aminés d’origine terrestre.

Et le même résultat a été observé au cours d’une expérience réalisée sur un autre mammifère.

Les scientifiques ont essayé de voir si le système immunitaire de ce dernier pouvait reconnaître des « exopeptides » chimiquement synthétisés. Ils ont alors constaté que les lymphocytes T ayant reconnu ces exo-peptides ont été activés, mais avec une réponse de faible efficacité que pour les peptides communs sur Terre.

De quoi nous faire sérieusement réfléchir quant à ce qui nous attend dans l’espace et sur d’autres mondes.

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