Les micrométéorites antarctiques ultracarbonées commencent à révéler leurs secrets

Les micrométéorites sont de toutes petites météorites, de taille généralement inférieure au centimètre et de masse inférieure au gramme. Il en existe de différentes sortes, classées en fonction de leur altération thermique au cours de leur rentrée atmosphérique. L’une d’entre elles comprend les micrométéorites ultra-carbonées (Ultra-Carbonaceous MicroMeteorites, ou UCAMMs).

Une équipe interdisciplinaire de chercheurs de l’IAS, du CSNSM et de la ligne SMIS du synchrotron SOLEIL a procédé à la première étude en laboratoire de la matière organique provenant de ce type de micrométéorites. Et les résultats sont très prometteurs !

Météorites Iran

Un nouveau composant organique spatial mis au jour

La grande majorité des corps extraterrestres qui tombent sur la Terre, sous la forme de micrométéorites, provient des particules de poussière interplanétaire qui voyagent à travers le système solaire. Parmi eux les UCAMM que les scientifiques ont étudiés en laboratoire et qui ont été récupérés dans la neige de l’Antarctique à proximité de la base antarctique Concordia (une station de recherche franco-italienne).

Si les UCAMM ne représentent qu’une petite fraction du flux de micrométéorites qui tombent sur Terre, ils ont cependant la particularité de contenir de grandes quantités de matière organique avec des caractéristiques différentes d’autres types de matériau extraterrestre.

Au cours de leur analyse, les chercheurs ont procédé à la première étude systématique de huit UCAMMs. Ils ont utilisé pour cela des techniques de microspectroscopie infrarouge sur synchrotron (μ-FTIR), de spectrométrie Raman visible et d’analyse par microsonde électronique. Ce qui a permis de mettre au jour un nouveau composant organique dont le rapport entre les liaisons CH de type aliphatique et aromatique C=C est faible. Ce composant organique UCAMM est riche en azote et pauvre en oxygène par rapport aux météorites ou poussières interplanétaires classiques.

De nouvelles données sur l’origine de la matière organique interplanétaire

L’ensemble des résultats indique que la formation de ce composé organique spécifique se fait par des mécanismes physicochimiques se déroulant dans un environnement froid, riche en azote, exposé aux radiations énergétiques (photons, rayons cosmiques). C’est le cas notamment à la surface des petits corps glacés situés dans le système solaire externe. Les rapports d’abondance de C/Si et N/C dans les UCAMMs analysées par les chercheurs sont les plus élevés observés dans le système solaire.

Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur la composition de la surface de petits corps glacés très éloignés, bien au-delà de l’orbite de Neptune. Ils participent également à une meilleure compréhension de l’origine de la matière organique interplanétaire.

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