En octobre 2019, Google a surpris la communauté scientifique en annonçant qu’il avait franchi un cap majeur dans le calcul quantique grâce à un processeur quantique qui lui a permis de résoudre en trois minutes un calcul qui aurait normalement dû prendre 10 000 ans à être résolu.
Actuellement, les scientifiques du géant du web continuent de tirer profit de la puissance de ce processeur quantique. Leur dernière étude porte désormais sur l’un des phénomènes physiques les plus étranges théorisés jusqu’à ce jour, à savoir les trous de ver et leurs connexions avec les trous noirs.
Cette étude a fait l’objet d’une publication dans la revue arXiv.
Une théorie complexe
Si vous n’êtes pas calés en physique, un petit cours s’impose. Les trous de ver sont des objets hypothétiques qui relieraient deux régions distinctes de l’espace-temps. L’existence de ces trous de ver, qui doivent leur nom à Charles W. Misner et John A. Wheeler, a été évoquée pour la première fois en 1935 par Albert Einstein et Nathan Rosen.
Les théories sur les trous de ver suggèrent que l’espace-temps peut-être plié en deux dimensions, exactement comme une feuille de papier.
En supposant que cette feuille de papier soit pliée sur elle-même, on obtient donc un espace à trois dimensions, dont la troisième dimension servirait de raccourci pour aller directement d’un point A à un point B.
Mieux comprendre la gravité quantique
En explorant la théorie des trous de ver avec leur processeur quantique, les chercheurs de Google espèrent en apprendre plus sur la gravité et certains aspects de la mécanique quantique. D’après les scientifiques, des indices de cette « gravité quantique » peuvent apparaître dans certains systèmes quantiques qui peuvent être créés en laboratoire.
Le système quantique que les scientifiques de Google veulent récréer peut être assimilé à un trou de ver se retrouvant entre deux trous noirs. D’après les experts, ce genre d’étude est nécessaire pour comprendre la gravité quantique. « L’étude expérimentale de ce type de situation ouvre donc la voie à une compréhension plus profonde de la gravité quantique. » ont-ils expliqué.
Cette étude est menée conjointement par les chercheurs de Google ainsi que ceux de la CalTech, de l’Université du Maryland et ceux de l’Université d’Amsterdam.