
Les selfies font encore plus de morts
Selon les statistiques, le nombre de personnes tuées en prenant des selfies aurait beaucoup augmenté ces derniers temps, alors que de nombreux pays ont commencé à reprendre petit à petit leur rythme d’avant la pandémie de Covid-19. Les causes principales de ces décès seraient les chutes et la noyade.
Les chiffres recueillis par Rhino Safety, une société britannique d’évaluation des risques et de la sécurité, indiquent que plus d’un tiers de tous les décès liés aux selfies seraient causés par des chutes. La noyade, quant à elle, est responsable de la mort d’environ une personne sur cinq.

Les analyses montrent d’un autre côté que les risques pour les hommes de mourir en prenant des selfies sont deux fois plus élevés (64 %) que pour les femmes (30 %).
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Risquer sa vie pour des selfies
Les chercheurs indiquent que l’Inde est le pays qui compte le plus de morts, 184, depuis qu’ils ont commencé à suivre les décès liés aux selfies en 2011. Les Etats-Unis se trouvent à la deuxième place avec 25 cas enregistrés, suivis de la Russie qui en compte 19.
Les personnes les plus susceptibles de prendre des selfies dangereux seraient les touristes ainsi que les employés travaillant dans des environnements à haut risque. Des personnalités publiques figurent également parmi ceux qui ont perdu la vie en prenant des selfies.
On peut citer l’exemple de la grutière chinoise de 23 ans, Xiao Qiumei, décédée en faisant une chute mortelle de plus de 48 mètres. Elle était en train de filmer une vidéo pour ses 100 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Il y a également eu la randonneuse de 32 ans, Sofia Cheung, qui a fait une chute mortelle en glissant d’un rocher près de la rivière Tsing Dai à Tuen Mun, à Hong Kong, en prenant des selfies. La jeune femme, qui postait fréquemment des photos d’endroits risqués sur Instagram, est tombée d’une chute abrupte dans la rivière de 5 mètres de profondeur, en contrebas.
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Le rôle des réseaux sociaux
Jusqu’à présent, 24 décès ont été enregistrés au cours de cette année 2021. Bien que ce nombre soit encore faible comparé à celui de 2017, avec un record de 107 décès, Simon Walter, directeur de Rhino Safety, a déclaré qu’il pourrait encore augmenter avec la combinaison de la FOMO (Fear Of Missing Out) et de l’assouplissement actuel des mesures de voyage.
D’autre part, la pression des réseaux sociaux pousse certaines personnes à prendre des risques afin de créer des contenus excitants pour se démarquer, ce qui peut parfois mener à un désastre. Selon Walter, ces statistiques ne tiennent pas encore compte des cas de blessures non mortelles, causés par la quête des « likes ». D’après ses dires, on peut en compter des milliers chaque année.
Selon de nombreuses études, les selfies sont parfois considérés comme des outils d’émancipation, mais ils peuvent ainsi être associés à des problèmes d’image corporelle chez les jeunes femmes. D’après le psychologue Michael Weigold de l’Université de Floride, dans un article de The Conversation de 2016, les « likes » et les commentaires positifs sur les médias sociaux sont particulièrement gratifiants pour les personnes qui se sentent seules, isolées ou peu sûres d’elles.
Pour Walter, il est important, aujourd’hui plus que jamais, de penser aux risques que l’on est prêt à prendre pour un selfie et de se demander si cela vaut réellement la peine de perdre sa vie.