Les chercheurs ont longtemps spéculé sur l’existence des trous de ver. Pour eux, ces tunnels hypothétiques seraient les seuls moyens de voyager rapidement à travers l’Univers. Ils relieraient en effet deux régions distinctes de l’espace-temps. Grâce aux trous de ver, il serait donc possible (en théorie) de voyager instantanément d’un endroit à l’autre de l’espace.
Cependant, l’existence de ces tunnels n’a pas encore été prouvée, contrairement à celle des trous noirs. Et si tant est que les trous de ver existent réellement, les traverser serait impossible. Du moins, c’est ce qu’on pensait jusqu’à ce que des scientifiques fassent de nouvelles recherches à ce sujet.
Aujourd’hui, plusieurs études suggèrent qu’il serait en fait possible de traverser ces tunnels.
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Les théories s’enchaînent
Pendant des années, les chercheurs ont pensé qu’il était impossible de traverser les trous de ver. Ces tunnels contiendraient en effet une matière qui exerce une attraction gravitationnelle à l’origine de la fermeture de sa gorge. De ce fait, les voyageurs qui réussiraient à s’aventurer dans un trou de ver ne pourraient pas ressortir de l’autre côté.
Cela n’a pas empêché les scientifiques de chercher un moyen de traverser ces tunnels. Plusieurs théories ont vu le jour à ce sujet. La plupart d’entre elles suggèrent que pour garder un trou de ver ouvert, il faut utiliser une matière dite « exotique » capable de résister à l’effondrement gravitationnel. Ces théories ont toutefois leur limite. En effet, la quantité de matière exotique nécessaire pour garder un trou de ver ouvert est colossale.
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Des tunnels traversables
Des chercheurs ont tenté de trouver un autre moyen de traverser des trous de ver, sans avoir besoin de matière exotique. En 2017, les physiciens Ping Gao et Daniel Jafferis de l’université de Harvard y sont arrivés. Leur théorie fait appel à l’intrication quantique. Ce phénomène permet de relier deux entités quantiques se trouvant à des endroits différents. Bien qu’elle soit prometteuse, cette théorie ne s’applique toutefois qu’aux trous de ver microscopiques.
Plus récemment, les chercheurs Juan Maldacena de l’Institute for Advanced Study et Alexey Milekhin de l’Université de Princeton ont émis une autre hypothèse qui laisse penser que ces tunnels peuvent être traversés. Dans leurs travaux, ils partent du principe que les trous de ver se forment dans un espace-temps à cinq dimensions. Maldacena et Milekhin se sont inspirés du modèle cosmologique de Randall-Sundrum pour leur recherche.
Selon eux, un voyage à travers ces trous de ver se ferait en moins d’une seconde. Cette théorie reste toutefois à vérifier.