Covid-19 : on en sait un peu plus sur les lésions pulmonaires

Depuis des mois, les médecins ont constaté que certains patients atteints de la Covid-19 avaient particulièrement des difficultés à se remettre de la maladie. « Covid longue durée », telle est l’appellation attribuée à cette manifestation spécifique de l’action du SARS-CoV-2 sur l’organisme par les chercheurs. Des scientifiques ont déjà évoqué le risque de développer une fibrose des tissus pulmonaires chez les patients atteints de lésions pulmonaires. Néanmoins, la communauté scientifique s’est gardée de se prononcer sur le sujet.

Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont obtenu des résultats permettant de statuer enfin sur le sujet. D’après leurs conclusions, chez certains patients, le virus a provoqué des lésions pulmonaires conséquentes qui prennent du temps à se cicatriser, ou ne se cicatrisent que partiellement. Ces nouveaux résultats devraient aider dans le suivi des patients et la recherche de remède.

Gerd Altmann / Pixabay.com

L’étude a été présentée dans un article paru dans la revue The Lancet’s eBioMedicine. Il s’agit du fruit d’une collaboration entre le Kings College de Londres et l’Université de Trieste et le Centre international de génie génétique et de biologie en Italie.

Des affections importantes au niveau pulmonaire

Concrètement, les scientifiques ont prélevé des échantillons d’organes de 41 patients décédés à cause de la pandémie. Ces personnes ont rendu l’âme à l’hôpital universitaire de Trieste, en Italie, entre février et avril 2020. Ils ont déclaré n’avoir constaté aucun signe manifeste d’infection virale ou d’inflammation prolongée que sur les poumons.

Entre autres, ils ont relevé deux principales affections. L’une d’elles est une coagulation sanguine importante au niveau des artères et veines pulmonaires. L’autre est un volume anormalement important des certaines cellules, ainsi que la présence de nombreux noyaux en leur sein. Il s’agirait de l’impact de l’agrégation de plusieurs cellules qui fusionnent ensuite en une seule. Ce phénomène est appelé « syncytia ».

Des séquelles considérables même après la guérison ?

Mauro Giacca est professeur au Kings College de Londres et il a participé à la recherche. Il a souligné que la Covid-19 est probablement bien plus qu’une maladie causée par la mort des cellules infectées. Il s’agit décidément du résultat de la persistance de ces cellules anormales pendant de longues périodes à l’intérieur des poumons.

Il a rapporté « une destruction vraiment importante de l’architecture des poumons ». Les tissus sains auraient été presque entièrement substitués par des tissus cicatriciels.

« On pourrait très bien envisager que l’une des raisons pour lesquelles il y a des cas de Covid longue durée est qu’il y a une vaste destruction du poumon (tissu) », a-t-il déclaré à Reuters. « Même si la personne se remet de la Covid, les dommages causés pourraient être énormes. »

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