L’histoire de Giulia Tofana, l’empoisonneuse accusée d’avoir tué 600 hommes

Giulia Tofana est sans doute l’assassin le plus prolifique du dix-septième siècle. Elle serait responsable de la mort d’environ six cents hommes, entre 1633 et 1651. Cette empoisonneuse professionnelle vendait son produit à des épouses qui voulaient se débarrasser de leur mari.

Avec l’aide de sa fille et d’un groupe de femmes « fiables », son réseau criminel était passé inaperçu et aurait trompé les autorités pendant près de 20 ans, dans toute l’Italie.

Attention, danger
Photo de Matthew T Rader – Unsplash

À cette époque, les femmes italiennes étaient vendues aux enchères pour finir dans un mariage souvent sans amour et malheureuses. Durant toute leur vie, elles n’avaient que trois options à leur disposition : vieillir seules, s’adonner au travail du sexe ou se marier pour devenir, avec un peu de chance, des veuves respectées et aisées.

Giulia Tofana est née à Palerme, en Sicile, vers 1620. En devenant veuve, elle a commencé à vendre sa concoction mortelle avec sa fille, Girolama Spara, à Naples puis à Rome. En 1659, elle a été exécutée à Campo de’ Fiori, à Rome, après avoir été dénoncée par une cliente.

La recette du poison reste un mystère

L’Aqua Tofana, la substance mortelle de Giulia, était un poison contenu dans un petit flacon d’huile cosmétique en verre étiqueté « Manne de Saint Nicolas de Bari ». C’était ainsi que le produit fini se fondait facilement parmi les artifices d’une femme, à côté du maquillage, des lotions et des parfums. Malgré sa subtilité, l’Aqua Tofana était à la fois puissant et mortel.

En plus d’être indétectable, la concoction incolore et sans goût pouvait tuer un homme avec seulement quatre à six gouttes. Elle agissait lentement en imitant une maladie ordinaire. La première dose provoquait une sorte de faiblesse et d’épuisement. La deuxième entraînait des maux d’estomac, une soif extrême, des vomissements et de la dysenterie.

Le déclin progressif permettait à la victime de mettre de l’ordre dans ses affaires. Il s’agissait, en général, de la prise en charge de la future veuve. La troisième, qui était généralement la dernière dose, était administrée pour enclencher l’agonie et provoquer la mort.

La recette n’a jamais été enregistrée. Selon certains chercheurs, ce composé pourrait être un mélange d’arsenic, de plomb et de belladone. À cette époque, ces produits étaient couramment utilisés dans les cosmétiques.

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Le poison qui a tué Mozart ?

Giulia a été arrêtée en 1650. Une de ses clientes a supplié son mari de ne pas manger une soupe empoisonnée. Elle a ensuite été torturée jusqu’à ce qu’elle avoue son crime et dénonce celle qui lui a procuré le poison. Beaucoup pensent que la mixture a aussi entraîné la mort du célèbre compositeur Wolfgang Amadeus Mozart à l’âge de 35 ans.

« Je sens que je ne tiendrai pas longtemps. Je suis sûr que j’ai été empoisonné. Je ne peux pas me débarrasser de cette idée…quelqu’un m’a donné de l’Acqua Tofana et a calculé l’heure précise de ma mort », a déclaré Mozart avant sa mort.

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