
Découverte d’un lien insoupçonné entre la discrimination et l’évolution humaine
La discrimination collective est un ensemble d’actions ou d’attitudes discriminatoires dirigées vers un groupe précis de personnes ou une société. Ce type de discrimination peut se présenter sous différentes formes. Les stéréotypes, les préjugés et les formes institutionnalisées (lois ou politiques) de discrimination en font partie.
Des chercheurs de la Sloan School of Management du MIT et de l’Université de Pékin ont utilisé un modèle mathématique de sélection naturelle sur le comportement. Ils l’ont exploité pour analyser le concept de « sélection de groupe ».
Les travaux ont été publiés dans le numéro inaugural de la revue Collective Intelligence. Les résultats suggèrent que les forces évolutives favoriseraient les tendances discriminatoires dans les sociétés.
Les évolutions technologiques et la discrimination
Avec leur modèle informatique, les chercheurs ont démontré que les changements technologiques peuvent fragiliser la domination d’un groupe. Ce qui offre une opportunité à d’autres groupes émergents de développer leur popularité. Ce serait dans ces situations que les préjugés, la polarisation politique et la discrimination ont le plus de chances de gagner du terrain.
D’après DataReportal, le nombre d’utilisateurs de médias sociaux en octobre 2022 était estimé à 4,70 milliards. En parallèle, l’autoritarisme dans le monde s’est intensifié durant les dernières années. Ce qui semble concorder avec les résultats de cette nouvelle recherche.
« L’une des idées centrales de l’économie – l’hypothèse des marchés efficients – est que les interactions aléatoires de nombreux individus peuvent produire un degré remarquable d’intelligence collective. »
Le professeur Andrew W. Lo, de la Sloan School of Management et coauteur de l’étude
Cependant, les auteurs ont affirmé que des groupes peuvent se construire avec la haine, généralement de manière inconsciente, suite à des facteurs spécifiques. Cela engendrerait une baisse de l’intelligence collective et génèrerait des désastres dans la société. Les krachs et les crises financières mondiales en seraient des exemples.
Créer un environnement favorable par la dynamique évolutive
Les chercheurs estiment que la mise en place de réglementations pour lutter contre un phénomène peut causer des pressions sélectives. Si l’on souhaite améliorer la vie en société, cette méthode serait contre-productive. Ils ont suggéré la création d’environnements permettant à l’intelligence collective de produire naturellement les résultats, notamment grâce à la dynamique évolutive.
Concrètement, il faudrait établir des stratégies basées sur une offre proactive d’opportunités sociales, économiques et éducatives. Ces efforts ont pour principales cibles les minorités. La création de leçons et d’activités qui favorisent l’interaction des enfants avec des personnes de diverses origines pourrait aussi aider. Le but est de stopper les boucles de rétroaction négative.
« Compte tenu de la transmission quasi instantanée des nouvelles, il est plus important que jamais de s’assurer que nous disposons des bons outils et du bon environnement pour que la sagesse des foules puisse émerger naturellement afin de prévenir la folie des foules. »
Le professeur Andrew W. Lo
SOURCE : SCITECHDAILY