L’incroyable histoire de Nellie Bly, la journaliste qui s’est fait interner au 19e siècle pour dénoncer les conditions de détention des femmes

Elizabeth Jane Cochrane est née le 5 mai 1864 dans le Comté d’Armstrong, en Pennsylvanie. Elle est à la fois journaliste, écrivaine et activiste spécialiste du le « monde ouvrier ». Pionnière du reportage clandestin, une forme de journalisme d’investigation, elle a réalisé toute seule le tour du monde. Depuis 1998, son nom est inscrit au National Women’s Hall of Fame.

Devenue orpheline, Elizabeth part travailler à Pittsburgh à l’âge de seize ans, et commence à écrire des poèmes et des récits.

Nellie
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Grâce à ses reportages, elle a réussi à changer bien des choses dans le monde du travail des ouvriers. Par ailleurs, son exemple a largement influencé l’évolution du droit de la femme.

À l’âge de 57 ans, elle meurt d’une pneumonie au Saint Mark Hospital de New York. Le lendemain de sa mort est paru un article dédié à la meilleure journaliste d’investigation d’Amérique.

L’histoire d’une femme d’exception

Un jour, sa lettre signée « l’orpheline solitaire » a été remarquée par le rédacteur en chef du journal Pittsburgh Dispatch, George Madden.

C’était une réaction à l’encontre d’une rubrique sexiste intitulée « Ce à quoi sont bonnes les jeunes filles ». Madden lui a offert un poste à travers un article consacré à la famille, au divorce et aux enfants sous le pseudonyme « Nellie Bly ».

Son premier reportage, tourné en 1880, concerne une fabrique de conserves. Des images à l’appui, Nellie raconte la vie des ouvrières et les difficultés de leurs conditions de travail, dans un milieu froid, sale et dangereux. L’article l’a rendue célèbre, mais les industriels ont mis le journal sous pression pour qu’elle arrête l’investigation.

Partie en Amérique du Sud, Nellie a sorti son premier livre intitulé « Six months in Mexico », en 1888. Elle estimait que les Américains avaient une fausse image de la vie culturelle, artistique et politique des Mexicains.

En mai 1887, Pulitzer promet à Nellie Bly un contrat si elle parvient à s’infiltrer dans un asile de fous pour femmes, le Blackwells Island Hospital. Après une nuit d’entraînement, les médecins l’ont déclaré folle et l’ont prononcé internée. En dix jours, elle sort de l’hôpital et publie son aventure sous le pseudonyme de L. Munro dans « Ten Days in a Mad-House ».

Elle a dévoilé les conditions épouvantables des malades et les méthodes horribles utilisées, concernant la nourriture, l’eau souillée et les bâtiments infestés. Le reportage a fait la une de toute la presse et a fait scandale aux États-Unis.

Pour couronner ses périples, Nellie Bly a décidé de faire le tour du globe, mais George W. Turner a refusé de la financer. Il aurait estimé une femme incapable d’une telle aventure. Un an plus tard, elle entame son voyage de soixante-douze jours à Hoboken, au New Jersey, le 14 novembre 1889 jusqu’au 25 janvier 1890. Les articles qu’elle envoie depuis les lieux qu’elle traverse obtiennent un énorme succès.

Pour le monde ouvrier et le droit des femmes

En 1895, Elizabeth Jane Cochrane épouse le millionnaire Robert Seaman et s’éloigne du journalisme. Après la mort de son mari, elle prend la direction de l’entreprise. Elle entreprend des réformes comme le salaire journalier, l’investissement dans des centres de loisirs, les bibliothèques pour les ouvriers et bien d’autres.

Cependant, son ignorance du monde des affaires et les malversations de son directeur d’usine ont provoqué sa faillite.

Poursuivie par les créanciers, elle part pour le Royaume-Uni et reprend son ancien travail pour devenir correspondante de guerre lors de la Première Guerre mondiale. De retour à New York, elle recommence à écrire sur le monde ouvrier et œuvre pour le droit des femmes.

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