L’Onera présente l’avion électrique du futur au Bourget

Le Salon du Bourget 2017 se poursuit avec son lot de nouveautés. L’Office National d’Études et de Recherches Aéronautiques (ONERA) a présenté un concept d’avion du futur entièrement électrique.

Le projet nommé logiquement Ampere s’expose au Bourget à travers une maquette qui laisse imaginer les évolutions de l’avenir du domaine aérien.

Une innovation inédite qui reprend le modèle écologique qui se répand dans l’environnement de notre quotidien pour l’adapter au mode de transport utilisé chaque jour par plusieurs millions de personnes.

Un taxi volant « propre »

Hormis son rapport évident a l’électricité, Ampere signifie également Avion à Motorisation réPartie Électrique de Recherche Expérimentale. Pour l’heure outil de démonstration, il pourrait être mis en service à l’horizon 2030, notamment en tant que « taxi volant » ou en avion privé.

La maquette est déjà de grande taille avec une envergure de trois mètres. L’avion final permettra de transporter 4 à 6 personnes, mais pourra exister en avion de transport régional (50 à 80 passagers) pour concurrencer les acteurs existants grâce à une version non polluante.

Selon les versions, son rayon d’action pourra aller de 400 à 600 kilomètres pour relier des villes moyennes entre elles à 250 kilomètres par heure, mais pourra être étendu jusqu’à 1000/1500 kilomètres pour relier des grandes villes et créer ainsi des « ponts » aériens régionaux.

Ces ponts existent déjà puisque ces distances concentrent actuellement 80% des vols commerciaux.

La maquette au 1/5ème se remarque par sa silhouette aérodynamique et son aile imposante, composée en partie de matériaux composites. La taille démesurée de l’aile s’explique par le fait qu’elle intègre un alignement de 40 petits moteurs alimentés par dix piles à hydrogène. Chaque pile fournit l’électricité nécessaire à quatre moteurs.

ATR 72, exemple d’avion régional qui sera concurrencé

Au total, la puissance délivrée par l’appareil équivaut à 400 kilowatts. Il a été testé en soufflerie entre septembre 2016 et février 2017. Les performances attendues ont bien été au rendez-vous.

L’électrique conduit à un pilotage inédit

Lancées en 2015, les premières recherches ont été menées avec le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). D’autres examens et partenariats devront être menés pour aboutir à un démonstrateur fonctionnel puis une éventuelle commercialisation. Mais le concept suit correctement son cours et le coup de pub du Salon du Bourget sera certainement bénéfique.

En attendant, l’ONERA prévoit de développer un simulateur de vol pour montrer comment se pilote un tel appareil. La propulsion électrique n’a pas la même distribution qu’une propulsion classique, et amène ainsi à des ressentis différents. Le souffle des moteurs directement sur l’aile crée de la portance, même à faible vitesse, ce qui réduit les distances de décollage et d’atterrissage.

Autre nuance, en plus des gouvernes traditionnelles, les moteurs permettent de virer de bord en jouant sur les différences de puissance gauche-droite, grâce à cette multitude de moteurs qui permet de doser les variations avec précision. Pour l’ONERA, c’est une piste à explorer pour un jour supprimer les gouvernes. Ils précisent même qu’une version aboutie de l’appareil pourra remplacer les A320 et Boeing 737 sur de nombreuses lignes régionales.

Nul doute que cette idée ne plaira pas aux deux célèbres avionneurs européen et américain. Mais de tels modèles en version électrique ne sont pas pour demain. En effet, leur poussée colossale n’est pas atteignable par une propulsion électrique. Seuls des puissances de modèles turbopropulseurs peuvent être approchés. Pour vous donner une idée, un kilo de kérosène génère 60 fois plus d’énergie qu’une batterie électrique.

Il n’aurait donc pas besoin de 400 kilowatts, mais de… 400 mégawatts ! Une puissance colossale qui donne une idée de l’ampleur du défi aéronautique. Le Boeing 787 Dreamliner embarque déjà 1 mégawatt à bord, mais cette puissance sert uniquement à l’électronique et aux fonctions autrefois mécaniques, hydrauliques ou pneumatiques, comme les freins ou les trains d’atterrissages par exemple…

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