L’UE serait pour les cryptomonnaies…à une condition

Les cryptomonnaies se sont invitées à la conférence de Munich sur la sécurité qui s’est tenue du 18 au 20 février 2022. À cette occasion, Ylva Johansson, le commissaire européen aux affaires intérieures s’est montré favorable à l’industrie cryptographique, mais dans un contexte de réglementation stricte.

Logo UE. Crédit: 123rf

Renforcer la sécurité autour des cryptomonnaies

S’exprimant le 19 février lors de la table ronde sur le renforcement de la sécurité des cryptomonnaies nationales, Johansson a laissé entendre que pendant la pandémie de Covid-19 les attaques de ransomwares ont augmenté de 300 %. Puisque dans la plupart des cas, les rançons sont versées en actifs numériques, la responsable du crime organisé, du terrorisme et de la sécurité fait remarquer que « la cryptomonnaie est utilisée d’une manière qui aide vraiment les groupes criminels et les groupes terroristes ».

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Cependant, pour elle, il n’est pas encore question d’interdire ces monnaies virtuelles, mais plutôt de les réguler pour supprimer les privilèges qu’en tirent les terroristes et les cybercriminels.

 «Je ne suis pas mal à l’aise avec les cryptomonnaies, mais nous devons les réglementer de manière appropriée afin d’empêcher les criminels et les terroristes de profiter de l’anonymat qu’elles procurent», a-t-elle déclaré.

Également présent à ce panel, Sam Bankman-Fried, PDG de FTX, a admis les crimes perpétrés dans l’industrie cryptographique. Néanmoins, il a déclaré que les plateformes d’échange ont renforcé leurs procédures de surveillance, a rapporté tokenhell.com.

Participant lui aussi aux échanges, Christian Angermayer, cofondateur de Crypto Asset Group a déploré le fait que les banques « protègent souvent leurs propres intérêts ». Mais il reconnaît tout de même qu’une réglementation s’impose pour les transactions basées sur les cryptomonnaies. Ces monnaies virtuelles étant une aubaine pour les milliards de personnes exclues du système bancaire traditionnel selon lui.

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Quand interdiction et législation s’entrechoquent

Cette position de l’UE intervient alors qu’en Russie c’est le désamour entre la Banque de Russie et le Ministère des Finances à propos de la législation sur les cryptomonnaies. Le premier prônant l’interdiction et le second, une réglementation.

Pendant ce temps en Chine, depuis septembre 2021, toute opération basée sur les cryptomonnaies est considérée comme criminelle.

En revanche, le Salvador a quant à lui été la première nation à reconnaître le bitcoin comme une monnaie légale. Et malgré une pluie de mises en garde et de critiques des économistes et du FMI, le pays de Nayib Bukele est resté droit dans ses bottes. En Inde, en lieu et place d’une interdiction, les régulateurs ont plutôt choisi de taxer de 30 % les transactions de cryptomonnaies et autres actifs numériques. L’Ukraine est l’un des derniers États en date à avoir légalisé les plateformes d’échanges de cryptomonnaies.

En dépit de l’engouement grimpant, il faut souligner que les cryptomonnaies, hautement spéculatives, évoluent encore en zone grise dans de nombreux pays.

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