Des scientifiques proposent de lutter contre les bactéries résistantes avec des antibiotiques métamorphes

Dans le domaine de la médecine, la découverte des antibiotiques il y a un peu moins d’un siècle a été une révolution. Grâce à ces médicaments, de nombreuses maladies ont pu être traitées et de nombreuses vies ont été sauvées. Mais aujourd’hui, certaines bactéries commencent à présenter une résistance aux antibiotiques, ce qui représente un danger pour l’humanité. D’après certaines études, ce phénomène pourrait faire près de 10 millions de victimes d’ici 2050.

Pour faire face à la menace que représente la résistance aux antibiotiques, des chercheurs du Cold Spring Harbor Laboratory (CSHL) de New York proposent de lutter contre les bactéries avec leur propre méthode. Il s’agit de permettre aux antibiotiques de s’adapter et de se transformer en temps réel pour tromper le système de défense des pathogènes.

Médicaments
Crédits 123RF.com

L’étude a été publiée dans la revue PNAS.

L’utilisation de la chimie click

Selon les explications, la nouvelle technique utilise ce qu’on appelle la « chimie click ». Il s’agit d’un processus moléculaire qui a valu à ses créateurs Carolyn Bertozzi, Morten Meldal et Barry Sharpless un Prix Nobel en 2022.

Avec cette chimie, les scientifiques ont créé un antibiotique dont la structure chimique possède plus d’un million de configurations. Selon les chercheurs, ils se sont inspirés des tanks militaires et de leur tourelle rotative qui peut réagir rapidement à des menaces. Ils espèrent ainsi que le nouvel antibiotique pourra battre les bactéries qui résistent de plus en plus aux médicaments existants.

La clé derrière le nouvel antibiotique est une molécule du nom de bullvalène. Les atomes de cette molécule peuvent échanger leurs positions. Ainsi, avec cette molécule comme noyau et l’antibiotique vancomycine comme produit actif à l’extérieur, le médicament est capable de transformer sa structure pour contourner les défenses des souches bactériennes résistantes.

Les résultats des tests

Le nouveau médicament a été testé sur des larves de fausse teigne infectées par des bactéries. Les résultats ont montré que le produit était plus efficace que la vancomycine seule. Le pathogène n’a pas été capable de développer une résistance.

Actuellement, près de 3 millions d’Américains par an contractent des bactéries ou des infections fongiques résistantes aux antibiotiques, et près de 35 000 meurent chaque année de ces conditions. Développer de nouveaux antibiotiques capables d’éliminer la résistance est ainsi devenu une nécessité.

SOURCE: New Atlas

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