Les cas de maltraitance sur les enfants ont explosé avec le confinement

Quelques semaines après le début du premier confinement qui a eu lieu en mars 2020, les autorités ont rapporté une hausse de l’ordre de 20% des appels au 119, la ligne téléphonique « Allô enfance en danger. » Bien que les chiffres soient alarmants, ils n’auraient rien d’étonnant. En effet, selon Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge de la protection de l’enfance, « le confinement est davantage propice aux violences. »

Les chercheurs français du CHU de Dijon et du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations Paris-Saclay de l’Inserm ont mené une étude sur les cas de maltraitance sur les enfants durant ce premier confinement. Ils ont alors noté une hausse de 50% des hospitalisations d’enfants de moins de 5 ans dues à des violences physiques entre mars et avril 2020. D’après les chercheurs, ce chiffre est directement lié au « stress » et à « l’isolement des familles. »

Des enfants devant un vieux téléviseur
Crédits Pixabay

D’après Catherine Quantin, responsable du service de biostatistiques et informatique médicale du CHU de Dijon, « le pourcentage d’enfants décédés parmi les enfants hospitalisés pour maltraitance physique est aussi plus important. »

Une hausse considérable comparée aux années précédentes

Les chiffres ont connu une hausse considérable comparée aux années précédentes. À titre d’exemple, le pourcentage d’hospitalisations d’enfants ayant subi des violences physiques était de 0,053% en 2017, contre 0,073% en 2020. Dans certains cas, les maltraitances infantiles se soldent même par des décès.

Les chercheurs ont révélé qu’en 2020, 1,79% des enfants hospitalisés après avoir subi des violences physiques ont perdu la vie. Entre 2017 et 2019, ce chiffre s’élevait à 1,65%. Face à ce triste constat, ils invitent le gouvernement  à tout mettre en œuvre pour éviter un énième confinement. L’isolement aurait en effet un impact négatif sur la santé mentale de certains parents.

Les structures scolaires jouent un rôle important dans la protection des enfants

Le neuropédiatre Yann Mikaeloff a déclaré que la fermeture des écoles durant le confinement peut également expliquer la hausse des cas de maltraitances infantiles. Selon lui, « la fréquentation des structures scolaires est très, très importante pour protéger les enfants, observer et alerter sur l’évolution de la dangerosité des situations auprès de la justice. » Malheureusement, les violences faites sur les enfants semblent avoir connu une nouvelle hausse pendant le deuxième confinement.

En novembre 2020, les autorités ont rapporté une augmentation de 25% des appels au 119. Ce chiffre correspond à environ 700 appels par jour. Pascal Vigneron, le directeur du 119, a indiqué que la plupart des appels proviennent des voisins qui « entendent des cris d’enfants ou de parents. »

Pour mettre fin à cette situation, Yann Mikaeloff et Catherine Quentin veulent mettre en place un Observatoire national des maltraitances.

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