Match, la compagnie-mère de Tinder poursuit Google en justice
Match Group, propriétaire d’applications de rencontre comme OkCupid, Match et Tinder a déposé une plainte ce 9 mai 2022 contre Google devant un tribunal fédéral de Californie. La société accuse la filiale d’Alphabet d’abuser de sa position dominante dans la distribution d’applications Android en adoptant un comportement anticoncurrentiel qui viole les lois antitrust fédérales et la loi californienne.
Le nouveau système de paiement de Google en cause
Dans le communiqué annonçant la poursuite judiciaire, Match Group affirme que Google a construit son monopole en convainquant des milliards d’utilisateurs et de développeurs d’utiliser le système d’exploitation Android avec la promesse d’un écosystème ouvert, flexible et centré sur l’utilisateur. À présent, Google veut imposer l’utilisation de son nouveau service de facturation, Google Play Billing, aux utilisateurs de sa Play Store.
D’après Match, la manœuvre permettrait au géant de la Silicon Valley de prélever 15 à 30 % sur toutes les transactions effectuées via sa plateforme — un pourcentage qui ne favorise pas les développeurs. Ceci dans un contexte ou plus de 90 % des utilisateurs Android ont présentement recours à la Play Store.
« Deux poids, deux mesures »
Le groupe basé à Dallas dénonce aussi le fait que seules les applications appartenant à la catégorie « biens et services numériques » doivent utiliser Google Play Billing. Toutefois, Match ajoute que Google n’a fourni aucune explication crédible concernant la base sur laquelle une application appartient ou non à ladite catégorie.
En mars, Google a annoncé qu’il laissera certaines applications utiliser leur propre service de paiement à la condition qu’elles proposent également le sien à leurs utilisateurs. Spotify utilise actuellement cette option, mais Match n’a pas réussi à bénéficier du même accord.
« Les applications de Match Group sont éligibles pour payer seulement 15 % sur Google Play pour les abonnements numériques, ce qui est le taux le plus bas appliqué sur les principales plateformes d’applications. Mais, même s’ils ne veulent pas se conformer aux politiques de Google Play, l’ouverture d’Android leur permet de distribuer leurs applications aux utilisateurs d’Android de plusieurs façons, y compris via d’autres boutiques d’applications Android, » a indiqué un porte-parole de Google, en réponse à l’accusation de Match.
Pour rappel, les USA, l’UE, l’Inde et d’autres pays travaillent sur des projets de loi visant à réduire le monopole de Google en matière d’applications, combattre la concurrence déloyale, et préserver la liberté des utilisateurs.
Outre Match Group, Epic Games, propriétaire du jeu célèbre Fortnite, a également initié une poursuite en justice à l’encontre de Google, pour les mêmes raisons. Le procès est prévu se tenir en 2023.