Le ‘CHIPS and Science Act’ est un projet de loi qui vise à rendre l’industrie américaine des micropuces plus compétitive. Ceci, dans un contexte où cette industrie est de plus en plus menacée par des pays asiatiques comme Taïwan, la Corée du Sud, et bien évidemment la Chine.
Le Congrès américain a approuvé ce jeudi 28 juillet un projet de loi visant à stimuler l’industrie locale de semiconducteurs du pays, entre autres. Dans le cadre ce projet Washington envisage de subventionner la production domestique de puces, à hauteur d’environ 53 milliards de dollars. L’information a été annoncée par la Maison-Blanche, à travers un communiqué émis le jour même de l’approbation du document.
«Aujourd’hui, la Chambre a adopté un projet de loi qui rendra les voitures moins chères, les appareils électroménagers moins chers et les ordinateurs moins chers,» indique le communiqué signé par le Président Joe Biden. En outre, poursuit le dirigeant, ce projet permettra de créer «des emplois manufacturiers bien rémunérés» aux États-Unis, avant de conclure: «J’ai hâte de signer ce projet de loi et de continuer à faire croître notre économie de bas en haut et de haut en bas pour les familles de travailleurs de tout le pays.»
Autonomie et croissance
Par ailleurs, grâce à ce projet de loi, le pays devrait moins dépendre de producteurs étrangers, notamment asiatiques, pour satisfaire sa demande et accroître sa contribution au marché international des micropuces. En effet, selon le média Wired, la contribution des États-Unis à la production globale des semiconducteurs est passée de 37% en 1990 à 12% à ce jour.
La grande partie des subventions qui seront accordées à l’industrie américaine des micropuces, une fois la nouvelle loi validée, devrait être consacrée aux programmes d’incitations (39 milliards $), ainsi qu’à la recherche et au développement (11 milliards $). Le reste des 53 milliards sera réparti dans des initiatives visant à améliorer la défense nationale (2 milliards $), l’innovation et la sécurité technologiques (500 millions $), et la croissance de la main-d’œuvre (200 millions $) au sein de l’industrie locale des semiconducteurs. Ces financements seront déboursés sur une période de cinq ans.
Outre les divers programmes de subvention pour l’industrie des semiconducteurs, 200 milliards $ supplémentaires seront déboursés pour financer la recherche scientifique dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, la robotique, et l’informatique quantique. Par ailleurs, 10 milliards $ devraient servir à mettre en place des hubs technologiques régionaux à travers le pays.
Les violons s’accordent
Bien qu’adopté récemment par le Congrès des USA, le projet de loi pour le développement des semiconducteurs et de la technologie fait polémique parmi les politiques américaines depuis quelques années. Sous ses formes précédentes, le projet avait suscité la polémique, notamment parce que certains soutenaient qu’il favoriserait seulement les grandes entreprises.
Néanmoins, une compétition étrangère plus rude (de la Chine principalement, ndr), une pénurie de puces persistante, et le ralentissement de la chaîne logistique globale par la Covid-19 ont favorisé l’adoption du projet de loi ; projet que la secrétaire du commerce des USA, Gina Raimondo, considère comme «une étape clé pour assurer le leadership scientifique de l’Amérique.»