En 1972, le MIT a réuni une équipe de chercheurs pour étudier le risque d’effondrement civilisationnel. L’histoire nous a en effet appris que chaque civilisation avait une date de début… et de fin. A l’époque, les scientifiques avaient prédit qu’il existait un risque que notre société s’effondre au cours de ce siècle.
Une nouvelle étude menée par une cadre de l’un des plus grands cabinets comptables au monde semble aller dans ce sens.

L’histoire commence en 1972, à une époque où Internet ne s’était pas encore démocratisé et où les réseaux sociaux n’existaient pas. Pas plus que la Covid-19, d’ailleurs.
Le MIT a prédit l’effondrement de notre société au cours de ce siècle
Le MIT avait donc réuni un groupe afin de réfléchir sur notre civilisation, ou plutôt sur le risque qu’elle s’effondre. Les chercheurs avaient alors créé un modèle dynamique afin de tenter de calculer le risque d’effondrement de notre société.
Ce modèle leur avait permis de conclure qu’il y avait des risques que notre civilisation s’effondre au cours du 21e siècle, et ce en grande partie en raison de la surexploitation des ressources planétaires.
Il faut en effet rappeler que nous vivons désormais à crédits sur notre planète et que cette dernière n’est désormais plus capable de produire assez pour répondre aux besoins de la population de notre espèce.
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Une vision partagée par une experte
Sans grande surprise, l’étude du MIT avait à l’époque connu un accueil assez froid et de nombreux chercheurs s’étaient ainsi montrés particulièrement incisifs à l’égard des conclusions de ses auteurs.
Depuis, bien sûr, la situation a beaucoup changé. Toutes les études menées ces deux dernières décennies vont dans le même sens. Notre espèce consomme trop de ressource et ses activités ont un impact direct sur le climat, ce qui se traduit par de profonds changements.
Face à la situation, nous assistons également à des relents protectionnistes chez les grandes puissances, des puissances qui semblent de plus en plus vouloir s’affronter comme en témoignent toutes les frictions constatées entre les Etats-Unis et la Chine.
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Un arrêt brutal de la croissance sous 10 ans
Et bien sûr, tout cela sans parler de la pandémie qui ravage actuellement le monde, une pandémie qui divise d’ailleurs de plus en plus les populations.
Gaya Herrington, la responsable de l’analyse de la durabilité et du système dynamique chez KPMG aux Etats-Unis, l’un des plus grands cabinets comptables du monde, a justement mené une nouvelle étude l’année dernière afin de déterminer si la vision du MIT était réaliste.
Les conclusions, publiées dans le Yale Journal of Industrial Ecology et disponibles sur le site du cabinet, ne sont pas particulièrement optimistes.
La spécialiste explique en effet, et en substance, que notre civilisation se dirige vers le déclin de la croissance économique, un déclin qui devrait survenir au cours de cette prochaine décennie. S’il est encore trop tôt pour déterminer l’impact sur le long terme de cette nouvelle crise qui se prépare, elle pense qu’un effondrement de notre société est possible d’ici 2040. Ce qui vient du même coup corroborer les conclusions du MIT en 1972.
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Un effondrement possible à l’horizon 2040
Point important en revanche, cette étude n’a pas été menée dans le cadre de ses fonctions au sein de KPMG, mais dans le prolongement de la thèse de maîtrise qu’elle est en train de passer à Harvard.
Pour en arriver à cette conclusion, Gaya Herrington s’est basé sur un nombre conséquent de données. Des données qui ne touchent pas toutes à l’aspect économique.
Elle s’est en effet appuyée sur l’évolution de la population mondiale, les taux de fécondité, les taux de mortalité, la production industrielle, la production alimentaire, la pollution, l’empreinte écologique de nos industries, la santé ou encore le bien-être des populations.
Sa conclusion est simple. Si nous poursuivons dans cette direction, alors il faut s’attendre à un arrêt brutal de la croissance d’ici une décennie. Ce qui sera susceptible d’entraîner une baisse du capital industriel, mais aussi une diminution de la production agricole. Les conséquences sur notre société seront importantes et elles pourraient ainsi conduire à son effondrement.
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La résilience de l’humanité
Faut-il pour autant commencer à creuser un abri dans votre jardin ?
Pas forcément. Comme elle le souligne elle-même, l’humanité a toujours fait preuve de résilience. Le meilleur exemple reste d’ailleurs la période que nous venons de traverser. Face à la Covid-19, nous avons su nous organiser et nous avons été capables de produire à grande échelle des vaccins pour nous en prémunir en l’espace de seulement un an.
Ce que l’on peut en déduire, c’est que l’humanité, dans son ensemble, est tout à fait capable de rebondir et d’inverser cette tendance. Il faut simplement que nous appliquions une approche plus déterminée de toutes les questions écologiques et environnementales. Ce qui passera par de nombreux changements capitaux et indispensables.
mouais, l’humanité a fait preuve de résilience… on a vu des gouvernements voler les stocks de vaccin à d’autres pays, les brevets non levés (et donc les variants viendront des pays non-vaccinés)… Et quand au modèle productiviste qui a conduit à la zoonose et l’apparition du virus, il n’a pas changé. Tout en émettant plus de CO2 qu’avant car rien n’a changé…
Pas vraiment résilient, on s’enterre.