Le vaccin anti-Coronavirus de Moderna Therapeutics est l’un des plus attendus actuellement. Il s’agit de l’un des deux seuls produits ayant atteint l’essai clinique de phase 3 aux États-Unis, l’autre étant celui de Pfize. Cette étape consiste à vérifier l’innocuité et l’efficacité du vaccin. Plus d’un espère qu’il soit prêt avant la fin de l’année. Néanmoins, ce serait finalement peu probable, en tout cas si l’on en croit les détails récemment publiés par la société américaine de biotechnologie.
Le 17 septembre dernier, Moderna a publié via son site web un document de 135 pages fournissant des précisions sur son vaccin anti-Covid-19.

La biotech y dévoile des informations comme le nombre de patients qui seront recrutés et celui des cas d’infection nécessaires à la fiabilité des essais. Les protocoles de vérification des effets secondaires y sont également détaillés.
Concrètement, pour évaluer un vaccin, les scientifiques doivent effectuer une étude comparative entre des personnes vaccinées ayant été infectées au SARS-CoV-2 et d’autres qui n’ont reçu, à la place, qu’un vaccin placebo.
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Le vaccin doit être efficace à au moins 50%
Jusqu’ici, la société aurait recruté 25 296 volontaires, dont 10 000 auraient déjà reçu deux doses du vaccin. 30 000 autres participants seraient attendus pour la phase 3.
D’après ce qu’a déclaré le médecin en chef de Moderna, le Dr Tal Zaks, au New York Times, le nombre nécessaire de participants devrait être atteint dans les prochaines semaines.
Les chercheurs de Moderna ont besoin qu’il y ait au moins 151 cas confirmés à la fois chez les personnes vaccinées et non vaccinées pour vérifier si le vaccin peut être efficace à au moins 60%. Rappelons que, en juin, la Food and Drug Administration (FDA), l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments, a déclaré que la preuve d’efficacité d’au moins 50% du produit est nécessaire à l’approbation.
Il faudra encore prévoir huit mois d’attente
Or, les scientifiques de la biotech estimaient qu’il va falloir attendre environ 10 mois, à compter du début de l’essai en juillet, pour que les 151 cas soient atteints. Dans le cas où il y a plus de personnes infectées que prévu, les recherches pourraient être accélérées.
Néanmoins, Stéphane Bancel, le PDG de la société, reste sceptique en ce qui concerne cette possibilité.
Par ailleurs, s’il s’avère que le vaccin est très efficace, les scientifiques ne seront pas obligés d’attendre aussi longtemps pour arrêter le protocole. Ils prévoient ainsi d’évaluer l’efficacité du produit après 53 cas. S’ils ne constatent pas une flagrante différence statistique dans le taux d’infection entre les groupes participant à l’essai, ils devront procéder à une autre analyse après 106 cas confirmés.
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