
Musk suspend plusieurs journalistes pour risque d’assassinat
Pas une semaine ne passe sans qu’Elon Musk ne fasse parler de lui. Le jeudi soir, une nouvelle provenant de la direction de Twitter, a indiqué que le PDG a procédé à la suspension d’une demi-douzaine de journalistes.

Selon Elon Musk, qui n’est désormais plus l’homme le plus riche du monde, ceux-ci l’auraient mis en danger en partageant sa localisation. Pour les accusés par contre, rien ne prouve dans les tweets en question qu’ils ont réellement joué avec la vie de l’actuel PDG de Twitter.
Elon Musk dénonce et sanctionne la liberté de la presse
Les journalistes suspendus travaillent pour plusieurs médias parmi lesquels on retrouve des noms comme la CNN, le New York Times ou encore le Washington Post. Le PDG de Twitter affirme que les journalistes de ces différents médias ont partagé sa localisation ainsi que celle de sa famille.
Twitter n’a pas répondu directement aux questions concernant les suspensions. Mais Musk a insisté sur le fait que les journalistes avaient révélé des informations privées sur sa famille. Une pratique qui est plus connue sous le nom de doxxing.
« Me critiquer toute la journée, c’est très bien, mais faire du doxxing sur ma localisation en temps réel et mettre en danger ma famille, ça ne l’est pas », a-t-il tweeté jeudi dernier.
Face à ces graves accusations, le Washington Post a indiqué n’avoir vu aucune preuve que l’un des journalistes incriminés a agi de la sorte. Il faut noter que ces suspensions ont eu lieu sans aucun avertissement ni explication préalables. Elles ont surtout eu lieu un jour après que Twitter ait modifié sa politique de partage des « informations de localisation en direct ».
Une modification intervenue dans la foulée de la suspension du compte @elonjet, qui utilisait des données de vol publiques pour partager l’emplacement de l’avion privé de Musk.
Les aspirations de Twitter en matière de liberté d’expression sont remises en question
Anthony D. Romero, directeur exécutif de l’American Civil Liberties Union, a déclaré dans un communiqué que :
« Il est impossible de concilier les aspirations de Twitter en matière de liberté d’expression avec la suppression des comptes de journalistes critiques. Le premier amendement protège le droit de Musk de faire cela, mais c’est une décision terrible. Leurs comptes devraient être rétablis immédiatement ».
Il est effectivement vrai que la chronologie et la manière de procéder aux suspensions ont de quoi inquiéter. Au moins huit autres journalistes ont été suspendus le même soir, dont le journaliste spécialiste des technologies du New York Times, Ryan Mac.
De même, la journaliste de CNN, Donie O’Sullivan, a été suspendue peu après avoir posté un tweet sur l’affirmation de Musk selon laquelle un « harceleur fou » avait poursuivi son jeune fils à Los Angeles, selon des captures d’écran. Pire, Matt Binder, un journaliste de Mashable, était en train de tweeter sur la suspension de Donie O’Sullivan lorsque son compte a été suspendu.
Ces suspensions de comptes ont été étiquetées « direction d’Ella », selon deux anciens employés en contact avec le personnel de Twitter. En effet, Ella Irwin, responsable de la confiance et de la sécurité de la société, est la personne qui exécute les nombreux ordres de Musk depuis qu’il a acheté la société fin octobre. Véritable « bras armé » du PDG, Ella Irwin modifie désormais à sa guise les règles de Twitter au nom de ce qu’elle appelle la « liberté d’expression ».
Source : Washington Post