Natural Cycle signalée par un hôpital suédois après 37 grossesses non désirées

Il y a quelques mois, l’application Natural Cycle, créée par la physicienne suédoise Elina Berglund, a été jugée aussi efficace, si ce n’est plus, que les contraceptifs traditionnels comme la pilule. Basée sur la méthode de contraception dite sympto thermique, Natural Cycle avait même été approuvée par l’organisation de certification et d’inspection allemande Tuv Sud.

Aujourd’hui, il semblerait pourtant que l’efficacité de cette application soit remise en question.

Un hôpital de Stockholm a signalé cette application après avoir répertorié 37 cas de demandes d’avortement depuis septembre 2017. Après des enquêtes poussées, l’hôpital a découvert que les demandes ont été soumises par des femmes ayant utilisé Natural Cycle.

Cette nouvelle semble bien surprenante, sachant que durant son lancement plus que surmédiatisé en 2017, les responsables de l’application avaient affirmé que Natural Cycle avait une efficacité de 99% lorsqu’elle était utilisée dans de bonnes conditions.

Une application qui menaçait de faire de l’ombre à la pilule

Lors de son lancement, Natural Cycle semblait être l’alternative idéale à la pilule pour toutes celles qui ne voulaient plus souffrir des contraintes liées à la prise de ce contraceptif. Pour l’utiliser, nous n’avions qu’à prendre notre température tous les matins en plaçant sous notre langue un thermomètre à deux décimales.

Grâce à un algorithme mis au point par le docteur Elina Berglund, nous pouvions déterminer nos périodes d’ovulations et où nous nous situions dans notre cycle menstruel. Si l’application affichait un jour « vert », les risques de grossesses non désirées étaient faibles.

Par contre, durant les jours « rouges », Natural Cycle conseille l’utilisation d’un contraceptif.

Des tests concluants

Avant son lancement officiel, cette application a été testée avec succès sur 150 000 femmes durant plusieurs mois. Toutefois, comme on pouvait s’y attendre, la méthode plébiscitait par Natural Cycle n’est pas infaillible comme l’atteste les 37 cas de grossesses non désirées rapportés par l’hôpital suédois.

« C’est une nouvelle méthode et nous voyons un certain nombre de grossesses non désirées, et donc nous rapportons maintenant cela à l’Agence des produits médicaux. » a expliqué Carina Montin, employée de l’hôpital, à un média suédois.

D’après Carina Montin, les utilisatrices de cette application doivent suivre les instructions à la lettre pour ne pas risquer de tomber enceintes accidentellement. Celles-ci doivent également avoir un cycle menstruel régulier.

1 réflexion au sujet de « Natural Cycle signalée par un hôpital suédois après 37 grossesses non désirées »

  1. Natural Cycle n’est absolument pas basé sur la méthode symptothermique mais plutôt sur la méthode des températures puisqu’elle ne demande que de prendre sa température (ce qui diminue grandement l’efficacité d’une méthode naturelle, l’idéal étant de coupler avec l’analyse de la glaire cervicale). Or, effectivement la méthode des températures est parmi la moins efficace des méthodes naturelles.

    Pour rappel : une méthode naturelle efficace ne se base pas QUE sur la température mais également sur l’observation de la glaire cervicale et si possible du col de l’utérus (cf. mon enquête J’arrête la pilule et son annexe pour plus de détails). La température peut grandement varier et facilement être perturbée. Si vous souhaitez une méthode naturelle ultra efficace cela demandera un peu plus d’investissement que de simplement rentrer votre température dans un algorythme informatique. A choisir, mieux vaut opter pour la symptothermie qui répond à ces critères et a fait ses preuves depuis des dizaines d’années (son efficacité est validée par des études scientifiques sérieuses).

    De nombreuses grossesses non désirées ont également lieu sous pilule comme l’indique cet extrait de J’arrête la pilule :

    ” En France, 65 % des IVG se produisent alors que la patiente utilise une contraception. Plus d’un quart des Françaises qui ont recours à une IVG prennent la pilule1, cela représente 55 180 avortements par an. Comme nous savons qu’environ 60 % des grossesses non désirées aboutissent finalement à une IVG 2, théoriquement, environ 91 965 grossesses non désirées surviennent par an chez les Françaises qui prennent la pilule. Si les chiffres peuvent paraître impressionnants, cela ne représente qu’un peu plus de 2 % des Françaises sous pilule. “

    (sources : 1. Moreau C., « Un paradoxe contraceptif en France ? ». 2. Bajos N. et al., « Contraception : from accessibility to efficiency », Human Reproduction, vol. 18, no 5, 2003, p. 994-999. Bajos N. et al., « Pourquoi le nombre d’avortements n’a-t-il pas diminué en France depuis 30 ans ? », Population et Sociétés, no 407, décembre 2004.)

    Bref, remettons les choses à leur juste place, quand on regarde les chiffres annuels de grossesse sous pilule cela paraît aussi impressionnant, pourtant cela ne signifie pas que la pilule ne soit pas efficace :-)

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