Neighbors, ou les limites du signalement d’infractions participatif

Lancé en mai 2018, Neighbors a fait ses preuves plus d’une fois. Cette application signée Ring, propriété d’Amazon, est capable de détecter toutes formes d’activité suspicieuse, délinquante et criminelle dans des zones géographiquement proches.

Il y a peu, un utilisateur a posté l’image d’un homme accusé d’avoir volé plusieurs colis le 14 janvier 2019. Il a été arrêté le 2 mars 2019 par la police de New York. Ceci résulte de la performance de Neighbors.

Neighbors
Crédits Pixabay

La publication a suscité l’intérêt de nombreux utilisateurs qui n’ont pas manqué de remercier la personne à l’origine des photos. L’image montre deux individus. Le visage du premier a été capté par une caméra de sécurité, tandis que le second a été pris en photo. Comme quoi une application pouvait être aussi performante qu’une équipe de policiers.

L’application Neighbors recèle de multiples avantages. Cela ne cache pas pour autant le fait qu’il présente un risque. Le plus flagrant étant le racisme.

Plus de 100 publications examinées en l’espace de deux mois

L’application mère, c’est-à-dire Ring, a réussi à analyser un grand nombre de données entre le 6 décembre et le 5 février. Il s’agit plus concrètement de 100 publications venant des utilisateurs.

Les données collectées proviennent essentiellement des quartiers avoisinant Brooklyn, le Queens et Hoboken.

D’un point de vue fonctionnel, Neighbors ressemble à l’application Nextdoor. Toutes deux présentent d’ailleurs le même inconvénient : les problèmes de racisme. Il se veut être l’outil de surveillance de quartier par excellence en raison de ses fonctionnalités innovantes. Toute personne détentrice d’une caméra Ring peut ainsi transférer une vidéo sur Neighbors. Ensuite, Ring se charge de transmettre les séquences à la police.

Une possible recrudescence du racisme

Aujourd’hui, la société de sécurité domestique Ring doit faire face au même problème que Nextdoor : la discrimination des personnes de couleur.

« Nous sommes au courant de nombreux incidents très médiatisés dans le passé et même lorsque des personnes habitent dans un quartier particulier, leurs voisins blancs ne les identifient souvent pas comme des voisins ou appartenant à cet espace », a déclaré Chris Gilliard, professeur d’anglais au Macomb Community College.

Selon Ring, la majeure partie des personnes présumées suspectes sont des noirs. Les messages vidéo envoyés par les voisins regorgent de propos racistes. Certains utilisateurs n’hésitent pas à fournir une description démesurée, sans oublier le langage raciste. Aucune règle ne les empêche de présenter leurs voisins de couleur comme étant une menace.

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