Si vous pensiez que vous aviez le monopole de la crainte du développement de l’IA, Netflix vous prouve que non. En effet, l’entreprise a ajouté sans hésiter l’IA générative à la liste de facteurs à risque pour sa prospérité.
Focus !
Un rapport annuel sans équivoque sur la question
L’intelligence artificielle préoccupe suffisamment Netflix pour qu’elle figure directement dans son rapport annuel déposé auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission). L’IA générative est notamment mentionnée dans la liste des facteurs de risque dans la section relative à la concurrence.
C’est le reporter Todd Spangler qui a été le premier à repérer la référence minuscule dans le document de 37 000 mots. On peut notamment lire dans le document : « Les nouveaux développements technologiques, y compris le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle générative, évoluent rapidement. Si nos concurrents acquièrent un avantage en utilisant ces technologies, notre capacité à rivaliser efficacement et nos résultats d’exploitation pourraient être affectés négativement. »
Netflix a également dans son rapport : « En outre, l’utilisation ou l’adoption de technologies nouvelles et émergentes peut accroître notre exposition aux réclamations en matière de propriété intellectuelle, et la disponibilité des droits d’auteur et autres protections de la propriété intellectuelle pour le matériel généré par l’IA est incertaine. »
Avec la montée en puissance de ChatGPT, l’IA générative peut désormais générer de nouvelles œuvres, pensées et même de l’art. Les artistes et l’industrie du divertissement craignent donc qu’elle ne soit un jour suffisamment intelligente pour créer elle-même des films.
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Des facteurs de risques qui évoluent avec leur époque
Hormis les sections susmentionnées, les facteurs de risque figurant dans le document de Netflix pour 2023 sont restés pratiquement inchangés. À l’exception d’un autre changement notable : la suppression des sections relatives aux risques posés par le COVID.
De manière générale, il a été constaté que les facteurs de risque mentionnés varient avec leur époque dans le divertissement. C’est d’ailleurs l’un des grands problèmes pour lesquels les syndicats d’acteurs et d’auteurs se sont mis en grève en 2023.
L’un des syndicats a passé un accord comprenant des garde-fous autour de l’utilisation de l’IA générative dans le processus créatif. Celui-ci inclut notamment une disposition donnant au syndicat le pouvoir de contester l’utilisation d’œuvres existantes pour entrainer les IA.
Toutefois, il autorise les modèles d’IA à s’entrainer sur les performances des acteurs pour créer des personnages synthétiques. Les acteurs ne pourront s’y opposer que si le résultat final comporte des traits faciaux reconnaissables.
Pendant la grève des scénaristes, Netflix s’était déjà attiré les foudres des grévistes. L’entreprise avait alors formulé une offre d’emploi pour un chef de produit au sein du groupe d’apprentissage automatique de l’entreprise.
Source : Variety