A peine un mois seulement après avoir annoncé qu’elle commencerait à vendre des baskets sous forme de NFT, Nike est confronté à une nouvelle menace qui porte le nom de StockX, un compétiteur avec des méthodes peu loyales selon la compagnie fondée par Phil Knight.
Nike n’est pas contente et il y a de quoi. Elle a découvert que le revendeur américain de chaussures, StockX, exploitaient ses NFT à son insu. Le 3 février, le géant des baskets a donc porté plainte contre StockX pour la vente illégale de ses chaussures virtuelles.
Plus de 550 NFT estampillés Nike déjà vendus
Selon des propos rapportés par Le Figaro, les avocats de Nike affirment que « StockX “imprime” des NFT où l’on peut clairement voir le logo de Nike, en fait la promotion et vend ces NFT à des prix élevés à des acheteurs peu méfiants qui croient ou sont susceptibles de croire que ces “actifs numériques” (comme StockX les appelle) sont approuvés par Nike alors qu’ils ne le sont pas ».
Stock X est une plateforme américaine spécialisée dans la revente des sneakers et des articles tels les streetwear, les sacs et les montres. La société valorisée à 3,8 milliards $ a embarqué dans le train du métavers avec ses Vault NFT en janvier 2022. Entre autres, elle offre à tout propriétaire d’un Vault NFT la possibilité de l’échanger contre sa version physique.
Selon Nike, StockX aurait déjà vendu plus de 550 NFT estampillés Nike. La société réclame donc des dommages et intérêts ainsi qu’une injonction du tribunal pour forcer StockX à cesser ces ventes.
Nike, il faut rappeler, vend ses propres paires de chaussures virtuelles depuis décembre 2021. Un projet propulsé par RTFKT, une start-up spécialisée dans la conception d’articles de prêt-à-porter tels que les baskets, sous forme de NFT.
Dans leur plainte, les avocats de Nike décrivent les NFT comme un « nouveau moyen excitant permettant aux marques d’interagir avec les clients dans le monde réel et dans le métavers »
Les NFT, un terrain propice aux violations des droits d’auteurs et à la contrefaçon ?
En novembre 2021, la maison de production Miramax a poursuivi le réalisateur Quentin Tarantino, dénonçant une violation des droits d’auteurs après qu’il ait annoncé vouloir vendre des NFT basés sur son film à succès Pulp Fiction de 1994.
Dès janvier 2022, la marque de luxe Hermès engage à son tour des poursuites judiciaires contre Mason Rothschild ; un digital artist qui avait lancé une collection de NFT baptisée “’MetaBirkins”, inspirée de la marque Birkin dont Hermès est la détentrice exclusive.
Par ailleurs, pour Nike, cette situation transformerait les NFT en “un terrain de jeu pour les acteurs de la contrefaçon (…) qui utilisent des marques déposées sans autorisation pour vendre leurs produits virtuels et générer des profits mal acquis”.