Nos excréments sont aussi riches en virus inconnus (mais très utiles)

Comme le disent les spécialistes, nos selles peuvent nous en apprendre beaucoup sur notre santé. Cela a d’ailleurs poussé des chercheurs de l’Université de Stanford (Californie) à se pencher sur des échantillons d’excréments, notamment sur les virus qu’ils contiennent. Les résultats de leurs travaux, publiés récemment dans la revue Nature Microbiology, sont incroyables.

Ces experts ont en effet identifié 54 118 sortes de virus différents, dans 11 810 échantillons de selles, grâce à une approche métagénomique. Au grand dam de la communauté scientifique, l’on ignorait l’existence de la majorité de ces virus jusqu’à présent.

Une photo représentant des virus
Crédits Pixabay

Afin d’en apprendre davantage sur ces derniers, les chercheurs de l’Université de Stanford les ont donc minutieusement examinés. Et leurs efforts ont payé. Grâce à cette étude, une nouvelle voie thérapeutique basée sur l’utilisation de certains de ces virus sera prochainement possible.

Des virus intestinaux, identifiés pour la première fois dans des excréments

Bien évidemment, ces virus se trouvaient dans les intestins des personnes qui ont procuré les échantillons. En revanche, contrairement aux virus pathogènes, ceux récemment découverts aident apparemment à lutter contre les infections. En effet, ils éliminent les bactéries dangereuses pour notre organisme.

Afin d’identifier les virus que contiennent ces cacas, cette équipe de savants a extrait puis séquencé leurs génome. Ces chercheurs ont alors pu avancer que 92 % des virus intestinaux qu’ils ont trouvés étaient jusqu’à présent inconnus. Ce qui est quelque part assez compréhensible vu que jusqu’à présent, la communauté scientifique n’a pu identifier que 30 % du microbiome intestinal humain.

Une découverte orientant vers de nouveaux moyens de lutte contre les bactéries

Cette étude a également permis de confirmer que l’évolution des virus intestinaux dépendait de la localisation géographique des gens. En effet, alors que les échantillons de selle étudiés venaient de 24 pays différents, leur charge virale changeait selon leur provenance.

Par exemple, tandis qu’une sous-espèce de crAssphage (un bactériophage) était présente en grande quantité dans des excréments venant d’Asie, on l’a très rarement retrouvé dans du caca européen ou américain. Par ailleurs, selon les chercheurs, chaque virus intestinal dispose d’une fonction spécifique de défense contre les diverses bactéries pathogènes.

Toutefois, même après cette expérience, les scientifiques ignorent encore le rôle d’un tiers des protéines virales les plus communes. Afin de pouvoir associer ces virus bactériophages à leurs hôtes microbiens, des travaux supplémentaires seront donc nécessaires.

À la clé, de grands développements en médecine, car cela permettra par exemple de remplacer l’administration d’antibiotiques par la phagothérapie, un procédé qui se sert d’un virus pour combattre une infection bactérienne.

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