Pendant que certaines entreprises évitent toute collaboration avec leurs rivaux pour cause de secret de fabrication, d’autres par contre n’y voient aucun problème. C’est le cas de Nvidia, l’entreprise américaine spécialisée dans la conception de processeurs graphiques et de cartes graphiques. Ses produits équipent aussi bien les PC que les consoles de jeux et se retrouvent en concurrence avec certaines productions d’Intel.

Ce qui n’empêche pas Nvidia d’envisager sérieusement de solliciter les nouvelles fonderies d’Intel pour la fabrication de ses puces. Le but de ce nouveau partenariat est de répondre à l’avenir efficacement à la pénurie de puces.
Une coopération voulue par Intel et Nvidia
Intel a lancé il y a quelques mois sa nouvelle activité basée sur la fabrication de puces à destination des entreprises ne disposant pas de fonderies. Pour le moment, l’entreprise américaine est très loin des leaders du marché que sont TSMC et Samsung.
Il lui faut déjà trouver des clients prêts à miser sur sa nouvelle branche d’activités. Et pour cela, l’entreprise pourrait recevoir un coup de pouce de la part d’un partenaire inattendu. En effet, Jensen Huang, PDG de Nvidia, a indiqué ce 23 mars 2022 que son entreprise était prête à utiliser les nouvelles activités de fonderie d’Intel pour fabriquer ses puces.
Un choix qui peut étonner puisqu’Intel est en train de devenir un concurrent direct de Nvidia en ce qui concerne les cartes graphiques. En effet, Intel va lancer la semaine prochaine ses premiers GPU destinés aux jeux sur les ordinateurs portables. Au deuxième trimestre, il va enchainer avec le lancement de ses premières cartes graphiques pour ordinateurs de bureau.
Pour M. Huang, cela n’est vraiment pas un problème puisqu’il ne s’agit pas de la première fois que son entreprise travaille avec Intel. Il a indiqué que son entreprise a partagé pendant de nombreuses années ses feuilles de route avec son concurrent américain.
Nvidia mise pour le moment sur l’élargissement de sa base d’approvisionnement
Si l’envie de rapprochement est partagée par les deux parties, elle ne risque toutefois pas de se concrétiser tout de suite. Intel doit d’abord démontrer que ses fonderies sont capables d’offrir une véritable alternative à celles de TSMC et Samsung. Pour cela, il faudra qu’elles arrivent à atteindre des niveaux technologiques très compétitifs.
Ce qui est impossible à faire en un an selon M. Huang. Il a indiqué que TSMC qui concentre actuellement près de 59 % des parts du marché de fabrication de puces gère des commandes de près de 300 entreprises à travers le monde.
Sans parler du retard technologique des fonderies d’Intel. Pour le moment, elles sont encore à la génération de 10 nanomètres là où TSMC et Samsung sont déjà au 7 nanomètres ainsi qu’au 5 nanomètres.
En attendant qu’Intel puisse constituer un jour une solution viable, le PDG de Nvidia a indiqué que son entreprise a choisi d’élargir sa base d’approvisionnement ces deux dernières années.
« Nous avons qualifié plus de fournisseurs de substrats, plus de fournisseurs d’assemblage, plus de partenaires d’intégration de systèmes, nous avons fait appel à des sous-traitants et qualifié un grand nombre de composants externes », a-t-il déclaré.
Avec cette mesure, Nvidia compte répondre facilement aux demandes de ses clients en matière de puces graphiques. L’entreprise s’attend même à enregistrer une amélioration significative de ses approvisionnements en puces à partir du deuxième trimestre de 2022.
Source : PCMag