On a découvert le plus ancien sperme du monde animal, et c’est celui d’un microcrustacé

Savez-vous que dans le règne animal, le volume du sperme ne dépend pas forcément de la taille… de la créature qui le produit ? Un parfait exemple nous vient en effet d’un très petit animal, un microcrustacé préhistorique (un ostracode) retrouvé piégé dans de l’ambre alors qu’il lâchait sa semence dans la nature, façon de parler.

Comme indiqué, des chercheurs ont retrouvé, piégé dans de l’ambre vieux de 100 millions d’années, le sperme de ce petit animal. Ce qui fait que c’est actuellement le plus ancien sperme jamais répertorié dans le monde animal.

n ovule entouré de spermatozoides
Photo de Thomas Breher. Crédits Pixabay

Grâce à un scanner µ-CT, les chercheurs ont également découvert, conservé par cet ambre, des pompes à sperme, des œufs ainsi que des réceptacles séminaux féminins, remplis de semences d’un microcrustacé femelle.

Chez les ostracodes, le sperme est assez particulier

Alors que ce microcrustacé fait moins de 0,6 millimètre, son spermatozoïde fait plus de 0,2 millimètre de long. Régroupés dans le sperme, les spermatozoïdes vont alors constituer quelque chose qui va dépasser la taille de l’animal.

Et ce n’est guère étonnant, car chez des ostracodes, groupe de crustacés microscopiques auquel appartient cet animal, c’est une caractéristique commune. Chez certains d’entre eux, un spermatozoïde peut même faire jusqu’à 10 fois la taille du sujet.

Avant de parvenir et de traverser l’appareil génital de la femelle, les spermatozoïdes des ostracodes s’emmêlent pour faire de très petites boules. Et une fois arrivés à bon port, ils se déroulent.

Vu que les femelles de ce genre de créature disposent de plusieurs partenaires, cette caractéristique permet aux spermatozoïdes de mieux faire face à la concurrence.

Le contenu de cet ambre est sans précédent

Même si les crustacés disposent de coquilles calcifiées laissant de riches archives fossilisées, il est presque impossible de retrouver des tissus mous chez leurs fossiles. Mais grâce à cet ambre, en plus d’avoir conservé ces tissus mous durant tout ce temps, celui-ci a également conservé et immortalisé les divers processus de reproduction de ces ostracodes.

D’ailleurs, les réceptacles séminaux féminins remplis de sperme des ostracodes femelles, particulièrement dilatés témoignent du fait qu’un ensemencement réussi s’est produit juste avant que cet ambre n’emprisonne les microcrustacés.

Selon les chercheurs,  si l’on se fie au contenu de cet ambre, chez les ostracodes, le comportement de reproduction est resté le même, depuis au moins 100 millions d’années.

Cette étude a été récemment publiée dans Proceedings of the Royal Society B : Biological Sciences.

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