Le 29 avril 2020, une étude publiée dans la revue PLOS ONE fait état d’une découverte fascinante dans un ancien cimetière de Hongrie. Cette étude réalisée par une équipe de scientifiques dirigée par Corina Knipper, de la Curt-Engelhorn-Center for Archaeometry, en Allemagne, a révélé la présence de crânes déformés dans le cimetière de Mӧzs-Icsei dülő, situé non loin de Szekszárd, dans la région de Pannonie.
Au Vème siècle, l’Europe centrale avait été prise d’assaut par les Huns. Face à cette invasion, les Romains ont dû abandonner la région de Pannonie. L’équipe dirigée par Corinna Knipper a voulu déterminer les impacts de ces changements sur la population locale.

Pour en savoir plus, les chercheurs se sont tournés vers les cimetières de Mӧzs-Icsei dülő dans lesquels ils ont découvert des crânes déformés appartenant à des hommes, des femmes et des enfants.
Une communauté diversifiée
Les chercheurs à l’origine de cette étude archéologique ont eu recours à une analyse isotopique combinée à une technique d’anthropologie biologique sur les sépultures de Mӧzs-Icsei dülő. En analysant 96 sépultures, les scientifiques ont pu mettre en avant l’existence de trois groupes distincts sur deux ou trois générations.
Ils en ont conclu que la communauté de Mӧzs-Icsei dülő était très diversifiée. Sur les trois groupes identifiés par les chercheurs, on retrouve un petit groupe de fondateurs locaux, dont les tombes sont construites dans un style romain, un groupe d’étrangers, qui ont perpétué certaines traditions comme la déformation artificielle du crâne, et un groupe plus récent qui mélange des traditions romaines et étrangères diverses.
Des crânes déformés artificiellement à l’aide de bandages
Au total, les scientifiques ont découvert 51 personnes aux crânes déformés, dont des hommes, des femmes et des enfants. Leur étude a révélé que ces crânes avaient été déformés « artificiellement » à l’aide de bandages.
Parmi les corps étudiés par les scientifiques, on retrouve celui d’une jeune fille au crâne déformée. Celle-ci a été placée dans la tombe 43 qui présente une niche latérale. Elle a été enterrée avec de nombreux bijoux. Les chercheurs ont noté la présence de boucles d’oreilles, d’un collier, d’un peigne et de perles de verre.
D’après les scientifiques, cette fille appartenait à un groupe d’étrangers qui sont arrivés sur ce site environ 10 ans après sa création.