On a retrouvé le fragment d’un continent perdu au large du Canada

La Terre a beaucoup changé depuis sa formation et tout au long des quatre éons que compte son incroyable histoire. Des continents sont apparus, d’autres ont disparu. Et il arrive parfois que l’on retrouve des traces du lointain passé de notre planète. Cela a été le cas au Canada.

L’île de Baffin, aussi connue comme la terre de Baffin, se trouve dans l’archipel Arctique, entre le continent canadien et le Groenland.

Crédits Pixabay

Massive, l’étendue s’étend sur plus de cinq cent mille kilomètres carrés et elle est la sixième plus grande île du monde, avec une superficie finalement très proche de celle de l’Espagne.

La Terre, une histoire agitée

D’après les études menées ces dernières années, l’île de Baffin aurait été habitée pendant plusieurs millénaires par des populations inuits. Au cours de ces dernières années, les archéologues ont en effet découvert de nombreuses traces remontant à 2400 avant notre ère.

Reste que l’île est peu habitée désormais, principalement en raison du climat très rigoureux qui y règne. Lors du dernier recensement en 2006, elle comptait ainsi un peu moins de 11 000 habitants, soit une densité de 0,02 habitant au kilomètre carré.

Mais ce n’est pas pour cette raison que l’île fait parler d’elle aujourd’hui.

En réalité, des chercheurs ont eu l’occasion d’analyser plusieurs échantillons de roches ignées prélevés sur place au travers de forages d’exploration. Forages présents sur la partie sud de l’île. Les échantillons ont tous été fournis par une entreprise d’exploitation minière.

Et en analysant leurs résultats, l’équipe a eu la surprise d’identifier une signature minérale très différente de celle des terres canadiennes.

Des roches qui témoignent d’un lointain passé

En réalité, les échantillons en question comprendraient d’anciennes roches. Des roches qui se seraient formées il y a des millions d’années, à une profondeur comprise entre 150 et 400 kilomètres. Ensuite, ces dernières auraient été ramenées progressivement à la surface par les forces géologiques s’exerçant dans la région.

Si la découverte de ces échantillons remonte au mois de mars, les chercheurs ont bien avancé depuis et ils ont ainsi été en mesure de déterminer que la composition minérale de ces roches n’a absolument rien à voir avec celles des terres canadiennes. En d’autres termes, elles proviennent d’un autre continent, un continent qui a été englouti dans les profondeurs de la Terre et dont une partie semble avoir été ramenée à la surface :

“La composition minérale des autres parties du craton de l’Atlantique Nord est si unique qu’il n’y a pas lieu de s’y tromper. Il était facile de lier les morceaux ensemble. Les anciens cratons adjacents du nord du Canada – dans le nord du Québec, le nord de l’Ontario et du Nunavut – ont des minéralogies complètement différentes.”

Pour en arriver à cette conclusion, les géologues ont fait appel à pas mal de techniques différentes, comme la minéralogie ou encore la thermobarométrie. Les 120 échantillons récolées ont tous été passés au crible. Mais leur travail ne s’arrête pas là. Les études vont se poursuivre et ces échantillons devraient être en mesure de nous en apprendre un peu plus sur les jeunes années de la Terre.

L’étude se trouve à cette adresse.

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