On a retrouvé le squelette d’un éléphant à défenses droites vieux de 300 000 ans

Un article paru dans la revue Archäologie in Deutschland nous rapporte la récente découverte du squelette presque entier d’un Palaeoloxodon antiquus, un éléphant à défenses droites, sur le site de Schöningen (Basse-Saxe, Allemagne).

Les restes fossilisés de cet animal, une femelle, datent d’il y a 300 000 ans et ont été trouvés par une équipe d’archéologues du Centre Senckenberg de l’Université de Tübingen (Allemagne), de l’Université de Leiden (Pays-Bas) et du Bureau d’État du patrimoine de Basse-Saxe. Apparemment, cette espèce éteinte aurait vécu en Europe et en Asie durant le Pleistocène et l’Holocène.

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Crédits Pixabay

D’importantes découvertes paléontologiques datant du Pléistocène ont déjà été effectuées dans la région. Les paléontologues y ont notamment mis la main sur les restes d’une espèce éteinte, un tigre à dents de sabre (Homotherium latidens) et des lances de bois utilisés par nos lointains ancêtres (Homo heidelbergensis).

Ce sont les restes quasi-complets d’une imposante éléphante à défenses droites

Le Dr Jordi Serangeli du Centre Senckenberg a indiqué que les restes fossilisées découvertes comprenait les défenses du Palaeoloxodon antiquus, sa mâchoire inférieure complète, d’énormes os qui ont fait partie de trois de ses pattes, cinq os hyoïdes. Ajoutés à cela, beaucoup de vertèbres et de côtes.

Selon Ivo Verheijen, un archéozoologue de l’Université de Leiden, cette découverte a montré que le Palaeoloxodon antiquus était nettement plus imposant que les éléphants que l’on trouve actuellement en Afrique. En effet, avec des défenses faisant 2,3 mètres de long, la bête faisait environ 3,2 mètres de haut et pesait un peu moins de 7 tonnes.

Cet éléphant à défenses droites était en fait une femelle assez âgée. Verheijen précise que ses dents étaient particulièrement usées. D’ailleurs, l’état des restes et l’endroit où les os de cet éléphant ont été retrouvés abondent dans le sens d’une mort par vieillesse. Cette femelle n’a donc pas succombé à des blessures ou à une attaque de prédateurs.

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Des Homo heidelbergensis aurait fait un festin avec ce Palaeoloxodon antiquus

Les Homo heidelbergensis, une espèce éteinte d’Homo qui a vécu au Pléistocène moyen (il y a entre 700 000 et 300 000 ans de cela), étaient de grands chasseurs qui évoluaient dans le même environnement que le Palaeoloxodon antiquus.

Ces cousins de l’Homo sapiens connaissaient donc très bien cette espèce d’éléphant. Et ils savaient que lorsqu’elle était sur le point d’agoniser, elle restait au bord de l’eau. Mais de là à s’attaquer à un animal de cette envergure, c’était toutefois très dangereux. Ils ont alors dû attendre que la bête trépasse avant de se mettre à la dépecer.

D’ailleurs, lors de leurs études sur le squelette de l’animal, les archéologues ont  retrouvé de traces de morsures sur les os, mais aussi des éclats de silex. Une trentaine d’éclats de silex ont également été retrouvés à proximité. La preuve, selon les archéologues que les Homo heidelbergensis ont aiguisé leurs instruments près de cette carcasse, avec une idée en tête, la découper pour la manger.

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Les Homo heidelbergensis mettent la main sur la carcasse du Palaeoloxodon antiquus. Reconstitution. Crédits Benoit Clarys

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