On a trouvé un “selfie” remontant au 11e siècle

Saint-Jacques-de-Compostelle, ou plutôt sa cathédrale, n’a visiblement pas encore dévoilé tous ses secrets. En étudiant les sculptures ornant l’édifice, une historienne de l’art a en effet découvert le visage d’un homme. D’après les premières conclusions de l’étude, il s’agirait d’un autoportrait réalisé par l’un des artisans qui a travaillé sur les ornements de la cathédrale.

La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle a commencé à être érigée en 1075, sous la supervision de l’évèque Pélaez. Il a cependant fallu plusieurs siècles pour venir à bout du projet et les travaux se sont donc poursuivis pendant les 16e, 17e et 18e siècles.

Crédits Pixabay
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En tout, ces centaines d’artisans sont donc intervenus sur l’édifice, sous la responsabilité de nombreux maîtres d’oeuvre. Un projet titanesque qui aujourd’hui encore occupe une place importante dans le coeur des croyants… mais aussi dans celui des historiens.

La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle n’a pas encore dévoilé tous ses secrets

Or justement, Jennifer Alexander, une chercheuse travaillant au département d’histoire de l’art de l’Université de Warwick au Royaume-Uni, a dirigé une équipe d’experts sur place afin d’étudier les marques laissées par les maçons associés au projet.

Et c’est précisément en se focalisant sur les parties supérieures du bâtiment que les chercheurs ont découvert un portrait peu commun.

La sculpture met effectivement en scène un visage rond et jovial de 28 centimètres de haut, un visage situé au sommet d’un pilier et trônant ainsi à une douzaine de mètres du sol. Très discret, ce dernier est passé inaperçu durant les siècles en raison de sa taille et de son emplacement.

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Un auto-portrait caché pendant des siècles

Intrigués par la découverte, les chercheurs ont poussé plus loin leurs analyses et ils ont alors découvert que ce portrait était en réalité… un auto-portrait sculpté par l’un des artisans qui ont travaillé sur les ornements de la cathédrale durant le 11e siècle.

Un auto-portrait exécuté d’une main de maître, par ailleurs. La pierre utilisée était en effet difficile à façonner, mais l’artisan a réussi à produire un portrait très détaillé dans lequel il est notamment possible de distinguer les cheveux de l’homme.

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A l’époque, il n’était pas rare que les maîtres d’oeuvre ou même les tailleurs de pierre gravent leurs initiales dans les pierres de taille. C’était pour eux une manière de laisser leur trace dans l’histoire. Ce n’était visiblement pas suffisant pour cet artisan. Un artisan dont on ne sait malheureusement rien et dont l’identité n’a pas encore été déterminée.

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