Les gènes impliqués dans les étapes de l’évolution de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sont enfin isolés. Cette prouesse facilitera le développement de médicaments spécifiques à chaque stade d’évolution de cette maladie. Ces résultats sont les fruits d’une étude menée par le centre de recherche de Genentech à South San Francisco, publiée dans Cell Genomics.

Sur 85 yeux de donneurs, 23 loci significatifs ont été modifiés lors de leur méthylation. Cela a engendré l’expression de 1000 gènes différents de la DMLA dans des cellules de Muller, elles-mêmes profondément affectées à chaque stade de la maladie. Nous vous donnons plus de détails dans cet article.
Un fléau dont l’origine se retrouve plus exactement au niveau de l’ADN et de l’ARN des cellules localement concernées
Pour réaliser cette étude, les données ont été collectées à partir du matériel génétique (ADN et ARN) aussi bien de tissus cellulaires que de cellules uniques sur les yeux de 85 donneurs humains. Ces différentes structures histologiques ont été analysées successivement aux stades précoce, intermédiaire et avancé de la DMLA. De surprenantes découvertes ont été faites.
Dans un premier temps, les différentes cellules prélevées selon leur état ont pu être organisées en 3 groupes. On distingue ainsi le groupe des cellules à l’état basal (dont 62 % proviennent des sujets témoins), celles atteintes de DMLA (dont 80 % proviennent de donneurs atteints de DMLA) et celles gliotiques.
Dans un second temps, on ne remarque pas d’augmentation des marqueurs de la gliose lors de l’évolution des lésions dans les cellules atteintes de DMLA. Enfin, on constate que les cellules de la glie de Muller normale semblent d’abord passer par un état gliotique avant leur régénération. Si cet état pathologique sert de tremplin vers la régénération cellulaire, il mérite alors que la recherche y accorde plus d’attention.
Le génome est-il alors toujours concerné ?
<<L’état pathologique de la DMLA est associé à une réduction globale de la chromatine ouverte au sein des cellules concernées>>. Voilà le résultat d’une étude précédente, réalisée en 2018 par des chercheurs de John Hopkins, publiée dans le journal Nature Communications.
Dans le cas du centre de Genentech, une simple comparaison entre les cellules des témoins et des malades a été effectuée. Elle a permis de constater que les génomes ne présentent aucune modification sensible. Aucune notion de réduction globale de la chromatine ouverte et par la même occasion, aucune difficulté pour son accès n’est à signaler. Comment expliquer alors ces résultats contradictoires ?
Il est possible que ce défaut d’accessibilité à la chromatine aussi bien au niveau chromosomique que de chaque locus soit dû à une mort cellulaire. En effet, les noyaux de ces cellules rétiniennes mortes ont probablement donné l’impression d’être des noyaux modifiés de cellules atteintes de DMLA.
Ce travail vient à point nommé apporter les informations les plus justes sur les mécanismes génétiques effectivement impliqués dans l’évolution de la DMLA. Les nouvelles découvertes réalisées serviront de point de départ pour des fouilles plus approfondies. Ces résultats apporteront un véritable coup de pouce aux travaux de recherche dans le but de trouver des solutions efficaces contre cette pathologie.