On parle du terrible sort des mangakas

Tout est parti d’un Tweet, le Tweet de trop. Celui-ci annonçait que le chapitre 178 de Jujutsu Kaisen ne sortirait pas dans l’hebdomadaire Shonen Jump. En cause, la santé de Gege Akutami. Les rumeurs quant à la santé du mystérieux mangaka courraient depuis peu. Mais ce Tweet a constitué une véritable claque pour les fans. En effet, ce n’est pas la première fois que le mangaka demande à faire une pause ou annule la publication d’un chapitre très attendu. Cette annulation de plus, attire l’attention sur un problème récurrent de la communauté de l’animation japonaise : il s’agit des conditions de travail des mangakas.

Crédits: MAPPA
Crédits: MAPPA

Ces conditions frisent à la limite l’exploitation. Malheureusement, ce problème a gangrené le milieu artistique, et est heureusement, de plus en plus mis en lumière par la communauté. À titre d’exemple, la mort de Kentaro Miura et plus récemment les récents manquements d’Akutami sonnent l’alarme sur une réforme du secteur.

 

Des conditions de travail floues

Plusieurs facteurs favorisent le surmenage des mangakas. L’un des premiers est la culture du travail au Japon. Au Japon, un bon travailleur est celui qui ne ménage aucun effort à se dépasser, pire à dépasser les limites de son corps. La société attend de lui qu’il se consacre corps et âme à son travail. Il est certes bien de donner le meilleur de soi dans son labeur, mais cette tendance à toujours vouloir tâtonner le summum de la perfection se retourne contre les créatifs.

Ceux-ci sont constamment sous pression, doivent déborder d’imagination, de culture, respecter les délais des maisons d’édition et surtout combler les attentes des fans. De telles habitudes finissent par vicier le secteur et décourager les jeunes mangakas. Découvrez ici un graphique décrivant le quotidien d’un mangaka. Celui-ci démontre à quel point les mangakas ont très peu de temps pour eux. C’est le cas de Hajime Isayama qui a travaillé près de douze années de suite sur l’Attaque des Titans.

Absence d’un statut pour les mangakas

En plus d’être astreints à une forte pression, les créatifs Japonais disposent d’un statut de travailleur indépendant. Ils sont considérés comme des entrepreneurs/prestataires de service. De ce fait, ils ne peuvent pas jouir des mêmes avantages que les travailleurs « ordinaires ». En effet, la loi nippone ne tient pas compte de la particularité de leur activité. Ainsi, ils ne peuvent pas toujours bénéficier de la couverture médicale obligatoire qu’accorde par la loi japonaise. La combinaison d’une pression de travail et d’un statut peu avantageux ne leur permet pas réellement de profiter du repos dont ils ont besoin.

Des artistes sous pression

En somme, le mangaka se bat à la fois contre un statut de travail limité, des conditions extrêmes de travail et une créativité à toute épreuve. Pour les jeunes artistes, cette situation est assez déroutante. En effet, ils ne sont pas habitués pas à une telle pression. Les cas les plus critiques sont ceux où le succès est au rendez-vous, comme avec Gege Akutami. Malheureusement être passionné et talentueux ne suffit pas. Un bon environnement, une gestion saine du travail et une régularité dans la sortie des œuvres sont essentiels pour que les mangakas puissent être épanouis tout en donnant le meilleur d’eux-mêmes.

Gege Akutami est assez chanceux. Ses fans conscients de ce qu’il subit professionnellement, lui ont laissé sur Twitter de nombreux messages de soutien et d’encouragement. Pour eux la santé du créateur de Jujutsu Kaisen est plus qu’importante. Ils se disent être prêts à patienter le temps qu’il faut pour le retrouver dans les semaines à venir. Ceci est bon signe qu’avec de la compréhension et de la volonté, le statut des mangakas peut être compris, voire amélioré par tous les acteurs de la chaîne.

SOURCE: CBR

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