
P68, ou l’histoire de l’iPod ultra sécurisé commandé par le Département de l’Energie américain
Il y a 15 ans, Apple a travaillé sur un projet top secret commandité par le gouvernement américain. Sur le site TidBITS, David Shayer, ex-ingénieur chez Apple, raconte avoir été approché en 2005 par deux employés du ministère de l’Énergie pour concevoir un iPod vraiment très spécial.
Il s’agissait en effet d’un iPod avec des capteurs spécifiques et dont le logiciel était capable de récolter et stocker secrètement les données récupérées par les capteurs. Il était toutefois important que l’appareil embarque toutes les fonctionnalités d’un iPod normal, en plus d’y ressembler parfaitement.

Shayer raconte avoir travaillé en étroite collaboration avec des ingénieurs du département de l’Énergie américain pour concevoir l’iPod top secret. « Mon travail consistait à leur fournir toute l’aide dont ils avaient besoin de la part d’Apple », a confié l’ex employé de la firme de Cupertino. Il leur a ainsi donné le code source du premier système d’exploitation de l’iPod, ainsi que toutes les indications nécessaires pour pouvoir modifier le logiciel en profondeur.
Steve Jobs n’était au courant de rien !
C’est une histoire digne d’un film d’espionnage… d’autant plus qu’il n’existe aucune preuve concrète du projet. Comme l’explique David Shayer, « il n’y a aucune trace écrite de ce projet. Nous communiquions uniquement en personne. » Ainsi, même Steve Jobs n’était au courant de rien !
En effet, seules quelques personnes étaient au courant du projet, et Steve Jobs, le big boss de la firme à la pomme, ne faisait pas partie de la confidence. Seuls David Shayer, le patron du logiciel de l’iPod, le vice-président de la division iPod ainsi que le senior vice-président du matériel avaient été approchés et sollicités par le département de la Défense.
Un iPod top secret… mais pour quoi faire ?
Une fois que l’iPod top secret a été conçu, les ingénieurs du gouvernement sont partis avec l’appareil et David Shayer n’en a plus jamais entendu parler. Jusqu’à présent, il ne sait pas ce que les commanditaires comptaient en faire, mais il a tout de même avancé quelques théories sur le sujet.
Shayer a notamment suggéré que le ministère de l’Énergie comptait par exemple utiliser le gadget pour rechercher discrètement de l’uranium de contrebande : les capteurs de l’iPod leur permettraient en effet de mesurer incognito le taux de radioactivité dans une ville. Il a également avancé que si les commanditaires ont tellement insisté sur la possibilité de cacher des fichiers dans l’appareil, c’est peut-être pour pouvoir collecter des données sensibles à l’étranger ?
On ne le saura en tout cas jamais !