Paris accueille ce week-end son premier festival dédié aux travailleurs du sexe

Non, vos yeux ne sont pas en train de vous jouer un tour ! Paris s’apprête bel et bien à accueillir son premier festival dédié uniquement aux travailleurs du sexe. Baptisé festival Snap, cet évènement qui est une grande première a fait ses débuts le 2 novembre 2018 dans la ville de l’amour.

Durant trois jours, les visiteurs du festival pourront assister à des tables rondes, des spectacles ou encore des expositions qui aborderont tour à tour des thèmes comme la prostitution, la pornographie ou la domination.

Cet évènement ouvert à tous aura pour objectif principal de donner aux travailleurs du sexe une occasion pour faire entendre leur voix, mais aussi instaurer le dialogue.

Les travailleurs du sexe revendiquent leur droit

À travers ce festival, les travailleurs du sexe veulent entre autres dénoncer les violences dont ils sont victimes quotidiennement. Ce festival prend place quelque mois après la mort d’une prostituée transgenre du nom de Vanesa Campos qui a été tuée alors qu’elle essayait de défendre un client qui se faisait dépouiller par des individus dans le bois de Boulogne.

D’après Giovanna Rincon, directrice de l’association de défense des personnes transgenres Acceptess-T, ce qui est arrivé à Vanesa Campos n’est ni un fait divers ni un cas isolé, mais plutôt « l’un des dégâts causés par l’application de la loi de lutte contre le système prostitutionnel. » Ce texte qui date d’avril 2016, dénommé également « loi de pénalisation du client, » soumet ce dernier à une amende de 1 500 euros s’il est pris sur le fait.

Des travailleurs marginalisés

Les sociologues Calogero Giametta et Hélène Le Bail, en collaboration avec Médecin du monde, ont indiqué que ce texte avait des répercussions indirectes sur les travailleurs du sexe, car son application « a entraîné une augmentation de la précarisation, des répercussions sur la santé physique et mentale des travailleurs et une augmentation de la stigmatisation. »

De plus, les travailleurs du sexe font encore l’objet de mesures locales comme les mairies « qui prennent des arrêtés visant le travail du sexe, sous couvert de restaurer la tranquillité publique et demandent aux policiers d’augmenter les contrôles d’identité des personnes migrantes ou racisées, » explique Calogero Giametta.

C’est donc pour faire valoir leur droit mais aussi pour donner un point de vue plus complexe sur leur travail que les travailleurs du sexe seront présents lors du festival Snap.

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