Des chercheurs de l’université d’East Anglia, au Royaume-Uni, ont fait une découverte inédite sur le développement cognitif des tout-petits. Selon les expériences qu’ils ont menées, parler aux bébés optimiserait la croissance de leur cerveau. En effet, les neurologues ont remarqué que ceux à qui l’on adressait régulièrement la parole possèdent un réseau neuronal beaucoup plus riche.
Leurs scanners cérébraux ont montré une plus grande concentration de myéline dans les régions de traitement du langage. La myéline est une substance qui entoure et isole les neurones. Elle leur permet de transmettre les messages plus rapidement.
Plus les cellules nerveuses en sont pourvues, plus elles sont puissantes. En d’autres termes, les neurones de ces bébés semblent beaucoup plus efficaces que ceux des autres enfants du même âge.
Les neurones d’un bébé à qui on parle souvent s’entourent de myéline
Cette étude a porté sur plus de 140 enfants en bas âge. Les chercheurs leur ont fait porter des enregistreurs pendant trois jours. Cela leur a permis de récolter des milliers d’heures d’enregistrement audio. Ces données montrent précisément ce que ces enfants ont entendu chaque jour. L’équipe les a ensuite fait passer une IRM.
Les images ont révélé une myélinisation plus importante chez les enfants de deux ans et plus qui ont reçu un apport linguistique quotidien. Ce résultat est inattendu, a déclaré John Spencer, psychologue cognitif à l’université d’East Anglia, dans The Journal of Neuroscience. En effet, leurs cerveaux sont censés avoir atteint 80 % du volume cérébral d’un adulte à l’âge de deux ans.
Un impact sur le développement de son cerveau
Ainsi, les neurones d’un enfant s’enrichissent au fur et à mesure que celui-ci entend la parole des adultes. Pour l’instant, l’impact réel de ce surplus de myéline sur ses capacités linguistiques n’a pas encore été déterminé. Cependant, les chercheurs sont persuadés que cela est bénéfique pour le développement de son cerveau.
Pour expliquer leur théorie, ils ont comparé la myéline à du ruban adhésif collé aux parois d’un tuyau d’arrosage percé. Sa présence permet au neurone de transmettre une plus grande quantité de signaux d’un point A vers un point B. De ce fait, les cellules nerveuses communiquent de façon plus efficace et sont mieux connectées entre eux.
SOURCE : SCIENCEALERT