Contrairement aux autres grands acteurs du secteur, la pénurie mondiale des puces électroniques semble être porteuse de bonnes nouvelles pour le fabricant chinois Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC). En effet, dans son rapport de performance pour 2021 publié le 10 février 2022, SMIC a révélé que son chiffre d’affaires pour le dernier trimestre avait dépassé 1,5 milliard $, un record que la compagnie n’avait pas atteint depuis 2010.

Un trimestre et une année records
Comparé au dernier trimestre 2020, ce chiffre est en hausse de 11,6%. Cette tendance, le rapport le constate, s’est étalée sur toute l’année 2021, avec une croissance annuelle s’affichant à 39%. Outre le chiffre d’affaires, d’autres indicateurs tels que le bénéfice attribuable aux propriétaires, la marge brute et la marge d’exploitation ont également flambé.
« L’année 2021 est une année exceptionnelle dans l’histoire du développement de SMIC. La pénurie mondiale de puces et la forte demande de fabrication locale et indigène ont offert à la société une opportunité rare » se félicite la direction de l’entreprise.
Bien que ces performances soient louables, il faut souligner que le plus grand fabricant chinois de puces reste confronté à de nombreux obstacles, comme la difficulté à sécuriser du matériel technologique de dernière génération. Une situation que SMIC impute notamment à la fameuse liste noire des États-Unis sur laquelle le groupe a été inscrit.
Le boom des investissements
Afin d’augmenter sa capacité à lancer de nouveaux produits en volume, SMIC prévoit des investissements d’une valeur cumulée d’environ 5 milliards $ en 2022. Ce qui lui permettra de poursuivre le développement de ses usines, de s’internationaliser davantage et de déployer trois nouveaux projets. Pour l’instant, le groupe basé à Shanghai est présent aux États-Unis, en Europe, au Japon et à Taïwan.
Bien qu’ils ne soient pas négligeables, le montant que SMIC prévoit investir pâlit face à ceux récemment annoncés par les barons de l’industrie mondiale des semi-conducteurs. Le géant taïwanais TSMC, par exemple, a annoncé en avril 2021 qu’il compte décaisser 100 milliards $ sur trois ans pour augmenter sa production de puces. Le coréen Samsung prévoit quant à lui une injection de 105 millions $ dans son industrie d’ici 2030. Il ne faut pas oublier l’américain Intel qui compte débourser 20 milliards $ pour construire deux nouvelles usines de fabrication de puces aux USA.
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