Rédacteurs, éditeurs, producteurs de vidéos et bien d’autres se donnent la main pour sauver leur emploi chez CNET.
Le célèbre média technologique CNET revient au cœur de l’actualité. Après avoir été critiqué pour l’usage clandestin d’outils d’IA pour rédiger et publier des articles, le média doit faire face à la solidarité de son personnel qui craint pour la sécurité de son emploi. Avec l’aide de la Writers Guild of America East, les employés de CNET ont mis sur pied leur propre syndicat. L’association syndicale a pour nom le CNET Media Workers Union et regroupe des rédacteurs, des éditeurs, des producteurs de vidéos et bien d’autres types de travailleurs ayant CNET comme employeur.
L’objectif premier est la sécurisation de l’emploi
C’est le premier syndicat de CNET qui est constitué et qui attend d’être reconnu par Red Ventures, société propriétaire de CNET. Des efforts de syndicalisation sont faits depuis janvier et à partir du moment où le scandale des articles générés à l’IA a été rendu public. CNET n’a pas fait preuve de transparence et a même licencié de nombreux travailleurs. Si les précédents efforts ont échoué, cette tentative semble être sur la bonne voie.
Le nouveau syndicat ne souhaite que défendre l’intérêt de tous les travailleurs à divers niveaux de CNET. « En cette période d’instabilité, nos diverses équipes de contenu ont besoin d’une protection de l’emploi conforme aux normes de l’industrie, d’une rémunération équitable, d’une indépendance éditoriale et d’une voix dans le processus de prise de décision, d’autant plus que la technologie automatisée menace nos emplois et nos réputations », explique le syndicat. « Un syndicat nous aidera à nous adapter aux nouvelles stratégies commerciales tout en établissant des normes et des pratiques journalistiques élevées. »
En dehors de cet intérêt général, le syndicat condamne déjà certaines décisions de CNET. Entre autres, le CNET Media Workers Union relève le « manque de transparence et de responsabilité de la part de la direction » sur des questions comme l’utilisation d’outils d’IA. Cela a par exemple eu un impact sur « la charge de travail, les titres et les carrières » des employés.
Pour que ce syndicat soit efficace, il est dirigé par une unité de négociation constituée de représentants des divers corps de métiers intervenant chez CNET. Les rédacteurs, les éditeurs, les producteurs de vidéo et bien d’autres corporations sont représentés. L’organisation syndicale a même pris en compte l’équipe CNET Money dans l’unité de négociation. L’équipe CNET Money constitue un sous-ensemble qui éditait et publiait des articles générés par l’IA.
Cette organisation syndicale aura fort à faire en raison des nombreuses pressions que subissent les rédacteurs et les éditeurs de CNET. Ils sont parfois contraints par Red Ventures à modifier les informations dans le but de favoriser un annonceur. De telles pratiques représentent une pression pour violer l’éthique dans l’optique de faire gagner plus d’argents à Red Ventures. « Je pense que les journalistes qui travaillent au CNET sont extrêmement respectueux de l’éthique. Je pense qu’ils sont très intègres et qu’ils travaillent très dur », a déclaré un ancien employé à The Verge en février. « Mais je pense qu’ils sont soumis à une forte pression pour gagner de l’argent pour Red Ventures. Et ce n’est jamais une bonne situation pour les journalistes. »