En Pologne, des fourmis se sont tournées vers le cannibalisme pour survivre dans un bunker nucléaire

En 2016, des chercheurs ont visité un bunker nucléaire abandonné dans l’ouest de la Pologne, autrefois utilisé par l’armée soviétique, pour aller à la rencontre de centaines de milliers de fourmis ouvrières qui y étaient piégées depuis plusieurs années.

Selon les scientifiques, elles auraient survécu en mangeant les corps des fourmis mortes.

Crédits Pixabay

D’après les chercheurs, les fourmis en question appartiennent à l’espèce Formica polyctena, connue généralement sous le nom de fourmis des bois. Ils ont expliqué que la colonie principale se trouvait sur un monticule au-dessus de l’ouverture du tuyau de ventilation du bunker. Seulement, en passant près de l’ouverture, de nombreuses fourmis sont tombées à l’intérieur et ont fini piégées dans le bunker, incapables de remonter.

Lors de leur descente en 2016, les scientifiques ont supposé que les insectes ont survécu grâce au cannibalisme. Afin de prouver leur hypothèse, ils sont récemment retournés sur place pour continuer leur enquête sur les fourmis prisonnières. Les résultats de l’étude ont été publiés dans un article paru dans la revue Journal of Hymenoptera Research le 31 octobre dernier.

Le cannibalisme pour survivre

Les scientifiques ont expliqué que des milliers de fourmis rampaient sur les murs et sur le sol mais ne pouvaient cependant pas atteindre l’ouverture du tuyau qui se trouvait au niveau du plafond. Cette ouverture constituait l’unique sortie possible pour les fourmis.

Selon les chercheurs, il n’y avait ni cocons de fourmis ni larves ni reines dans le bunker, ce qui veut dire que la colonie piégée ne pouvait pas se reproduire. Le nombre de fourmis a toutefois augmenté, car des individus tombaient continuellement du tuyau de ventilation lorsque la colonie principale était active.

D’après ce qu’ont déclaré les scientifiques, les fourmis ouvrières ne se séparent généralement pas et ne forment pas de nouvelle colonie sans reine. Ils ont aussi déclaré que les fourmis ne faisaient que survivre aux conditions extrêmes de leur environnement.

Une pratique commune chez l’espèce

Au cours de leur dernière descente, les scientifiques ont collecté environ 150 fourmis mortes, entassées dans des « cimetières » qui se trouvaient au niveau du sol. La plupart des corps portaient des traces de mandibules au niveau de l’abdomen, signes de cannibalisme. D’ailleurs, plus de 93 % des corps présentaient des signes montrant qu’ils avaient été mangés.

Selon les informations, les fourmis des bois ont souvent recours au cannibalisme quand la nourriture se fait rare, même dans leur habitat naturel. L’espèce mène souvent des « guerres de fourmis » avec d’autres espèces au début du printemps pour récolter les cadavres de soldats afin de nourrir les jeunes fourmis en développement.

Lors de leur visite en 2016, les scientifiques ont installé une poutre en bois pour servir de « trottoir vertical » reliant le sol à l’entrée du tuyau de ventilation afin d’aider les fourmis à retrouver leur chemin. Quand ils sont revenus en 2017, il ne restait presque plus de fourmis dans le bunker car la plupart ont pu profiter du pont d’évacuation pour rejoindre la colonie principale en surface.

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