Pornhub a la côte auprès des internautes, mais il intéresse aussi les scientifiques des grandes universités britanniques. Ensemble, leurs chercheurs sont en effet parvenus à développer un algorithme capable de détecter les faux comptes créés sur la plateforme. Ils envisagent à terme de l’étendre à tous les services en ligne afin de créer des outils capables de démasquer et de signaler les personnes mentant sur leur identité.
L’algorithme a donc fait ses premiers pas sur le site Pornhub. Des ordinateurs ont été configurés pour pouvoir repérer les faux comptes en sa basant sur une analyse minutieuse des données de cinq mille profils présents sur le site pour adultes. L’algorithme étudie la façon dont les hommes et les femmes interagissent sur le site, ce qui va lui permettre de distinguer les faux comptes des vrais.
Fiable à 90 %, l’algorithme sera présenté très prochainement à une conférence en Australie qui portera sur le futur des réseaux sociaux.
Internet regorge de faux profils
Les internautes sont nombreux à mentir sur leur âge ou leur genre sur le web. Il peut s’agir d’arnaqueurs professionnels, de mauvais plaisantins ou encore de mineurs qui ouvrent un faux compte pour pouvoir accéder à des sites pour adultes. Selon une étude menée par Which? et l’association de consommateur britannique, les arnaques en ligne ont atteint un chiffre très préoccupant en 2016.
Les chercheurs des quatre universités ont également mené leur enquête.
Ils ont découvert que 40 % des profils sur les réseaux sociaux ont une fausse date de naissance, tandis que 25 % mentent sur leur sexe. Les études ont aussi révélé que ce sont les femmes qui ont le plus tendance à mentir.
Pour des réseaux sociaux plus sûrs
Le Dr Walid Magdy de l’université d’Édimbourg est persuadé que cet algorithme est la solution à ce problème. Selon lui, il permettrait le développement d’outils pour non seulement détecter les faux profils, mais aussi pour mieux sécuriser les réseaux sociaux.
L’algorithme pourrait également aider à repérer les faux comptes ouverts par les enfants sur les sites de rencontres, ou pire, sur les sites voyeuristes ou pornographiques.
Pour le moment, l’algorithme n’a encore été testé que sur la plateforme pornographique Pornhub. Reste à savoir s’il sera aussi efficace sur les réseaux sociaux plus vastes et hétéroclites comme Facebook ou encore Twitter. Ceux qui l’ont développé sont confiants et comptent bien prouver l’efficacité de leur projet durant la conférence en Australie.