De ce qu’on nous apprend à l’école, depuis toujours, l’ADN est le support de l’information génétique de chaque individu. Et cette information génétique se transmet d’une génération à une autre par filiation ou par une autre méthode selon l’organisme en question. C’est pour cette raison que sans l’ADN, un organisme vivant ne serait pas apte à vivre.
Mais d’après le professeur agrégé de biologie cellulaire et de génétique moléculaire à l’Université du Maryland, Antony Jose, toutes ces thèses seraient erronées. En effet, par le biais de deux récents articles, ce chercheur a avancé que l’ADN ne serait qu’une simple liste d’ingrédients.

Publiés dans le Journal of the Royal Society Interface et dans la revue BioEssays, le 22 avril 2020, ses deux articles sont les résultats de « deux décennies de recherches portant sur la génétique et l’épigénétique dans divers laboratoires ». Il est indéniable que ces travaux ne manqueront pas de faire parler d’eux.
Les informations génétiques ne se trouveraient plutôt dans les molécules qui régulent ce dernier
Jose suggère clairement que contrairement à ce que nous pensions jusqu’à présent, l’ADN n’est en aucun cas un « modèle de vie ». Ce chercheur ajoute que ce n’est qu’une « liste brouillée d’ingrédients », dont l’utilisation diffère selon les cellules. Pour soutenir cela, Jose prend en guise d’exemple le gène définissant la couleur des yeux.
Ce gène se trouve dans le noyau de toutes les cellules du corps, même si la production de la protéine destinée à la définition de la couleur des yeux ne se fait qu’à un moment spécifique du développement, et seulement dans les cellules composant la partie colorée des yeux.
Notons que ces informations ne se trouvent pas dans l’ADN. De plus, par l’intermédiaire de la lecture de l’ADN, aucun scientifique n’a réussi à déterminer la forme d’un organe, tel que l’œil, ou sa prédisposition chez un être vivant.
Cela ne serait pas dû à l’ADN, mais à la dynamique moléculaire. En effet, selon Antony Jose, c’est plutôt dû à la façon dont les molécules s’arrangent, au cœur des cellules, et à la manière dont elles interagissent entre elles. Cet arrangement moléculaire se transmettrait ensuite, d’une génération à une autre.
Ce sont les entités, les capteurs et les propriétés qui jouent un rôle majeur dans l’hérédité
Pour ce chercheur, trois éléments principaux entrent en jeu dans l’hérédité. Les entités, qui sont en mesure de changer avec le temps, renferment l’identité, la mémoire génétique ainsi que chacune des molécules cellulaires indispensables pour la construction d’un organisme. Au début de chaque génération, les entités se recréent, tout en respectant leur structure, leurs interactions et leur arrangement de base.
Quant aux capteurs, ce sont des entités spécifiques, interagissant avec d’autres entités ou leur environnement. Les capteurs répondent à diverses propriétés, telles que l’arrangement moléculaire.
Réunis, les entités, les capteurs et les propriétés permettent à un organisme vivant d’être en mesure de « connaître » des détails sur son environnement, et sur lui-même.
Enfin, Jose précise qu’en persistant sur l’hypothèse avançant que l’ADN est la base de l’hérédité, les scientifiques risquent de ne pas comprendre les mystères de l’évolution. Cela se présentera également comme un grand obstacle dans la lutte contre les maladies héréditaires.