Une étape très importante vient d’être franchie dans le domaine de l’astronomie. Pour la toute première fois, on a réussi à obtenir une image de Sagittarius A*, le trou noir géant qui se trouve au centre de notre galaxie. Cet exploit a été réussi par le télescope EHT ou Event Horizon Telescope.
Cette image historique est la confirmation qu’il existe bien un trou noir au centre de la Voie Lactée. Selon Feryal Özel, astrophysicien à l’Université de l’Arizona, jusqu’à maintenant, on n’a jamais eu d’image prouvant que l’objet cosmique géant qui se trouve au centre de notre galaxie est un trou noir. De son côté, Ryan Hickox, astrophysicien au Dartmouth College, et qui n’est pas membre de l’équipe d’EHT, a déclaré qu’il s’agissait d’une « performance stupéfiante ».

L’image de Sagittarius A* a été enregistrée dans la gamme des ondes radio submillimétriques, et d’après les scientifiques, la tâche n’a pas du tout été facile.
Un travail très compliqué
L’EHT avait déjà fait la une des journaux en 2019 après avoir réussi à produire la toute première image de l’horizon des événements d’un trou noir. Il s’agissait du trou noir qui se trouve au centre de la galaxie elliptique Messier 87. Au cours de la collecte de données pour former l’image du trou noir de M87, l’EHT effectuait également des observations de Sagittarius A*. Mais il s’est avéré que produire une image de ce dernier était bien plus compliqué que pour le trou noir de M87.
D’après les chercheurs, l’eau qui se trouve dans l’atmosphère terrestre peut absorber les ondes radio submillimétriques utilisées par le télescope. De plus, le gaz et la poussière se trouvant dans les 27 000 années-lumière qui séparent la Terre du trou noir peuvent disperser les ondes submillimétriques et rendre l’image floue.
Il y avait également une difficulté supplémentaire comparé à l’observation du trou noir de M87. En effet, ce dernier est « vorace » et apparait donc plus brillant puisqu’il absorbe une grande quantité de gaz. Sagittarius A*, de son côté, présente un flux de matière plus faible, et il apparait ainsi moins visible.
Selon Özel, cela n’a pas été facile d’arriver à cette image. Il leur a fallu des années pour l’affiner et confirmer qu’ils l’avaient bien obtenue.
Un ensemble de télescopes
Pour obtenir cette image de Sagittarius A* et du précédent trou noir, les scientifiques ont utilisé une technique connue sous le nom de Very Long Baseline Interferometry. Cette technique permet aux astronomes de combiner les données provenant de radiotélescopes à travers le monde comme si tous ces télescopes formaient un seul télescope géant, le plus grand de la Terre.
Au moment des observations, le réseau de télescopes était constitué de 8 éléments. Cette configuration signifie que l’ « ouverture » maximale de l’EHT pour observer Sagittarius A* était de 10 700 km.
D’autres observations vont être effectuées dans le futur pour essayer de rendre les images plus nettes. Cela servira à mieux comprendre la physique des turbulences au niveau de l’anneau qui entoure le trou noir, mais aussi les effets que le trou noir a sur la galaxie qui l’entoure.
SOURCE: Space.com