
Selon ces scientifiques, on pourrait utiliser la poussière lunaire pour lutter contre le changement climatique
Actuellement, de nombreux scientifiques essaient de trouver un moyen de ralentir le changement climatique, et les astronomes ne sont pas en reste. Dans une étude récente, une équipe d’astronomes propose de prendre la poussière qui se trouve sur la Lune et de la placer entre la Terre et le Soleil. Cela permettrait de réduire de façon temporaire la quantité de lumière solaire qui arrive sur notre planète. Le nuage de poussière pourrait durer quelques jours avant que les radiations solaires ne l’éparpillent.
Selon les scientifiques, un bouclier fait de poussière permettrait de réduire la lumière solaire annuelle arrivant sur Terre de 1,8 %. Cela correspond à l’intervalle nécessaire pour faire ralentir la hausse de la température planétaire. Toutefois, la création d’un tel nuage nécessiterait 10 milliards de kilogrammes de poussière par an.

D’après Benjamin Bromley, astrophysicien à l’Université de l’Utah et premier auteur, si on devait transporter cette quantité à partir de la Terre, il faudrait un nombre de lancements équivalant à 700 fois le nombre de lancements jamais effectués par les humains. Si on choisit d’utiliser la poussière lunaire, il faudrait un lanceur électromagnétique.
La solution lunaire
Utiliser un ou des objets pour bloquer la lumière du Soleil avant qu’elle n’arrive sur Terre n’est pas une idée nouvelle. En 2012, par exemple, des astronomes avaient proposé de pousser l’astéroïde 1036 Ganymed, le plus gros astéroïde proche de la Terre avec un diamètre de 35 km, entre la Terre et le Soleil.
En ce qui concerne la nouvelle proposition, elle va se servir de la poussière qui est déjà disponible sur la surface de la Lune. Cette méthode serait plus simple, moins coûteuse, et plus efficace que les autres méthodes proposées auparavant. Lancer à partir de la Lune serait en effet plus facile car cela nécessiterait moins d’énergie, la gravité lunaire étant six fois plus faible que celle de la Terre.
L’équipe a analysé les tailles, les formes et les compositions de différentes particules telles que la poussière de charbon, le verre poreux, le sel de mer, et la poussière lunaire. Les chercheurs ont aussi comparé un lancement à partir d’une plateforme dans l’espace avec un lancement à partir de la surface lunaire. A part cela, ils ont étudié la durée de vie des nuages formés par ces particules au niveau du Point de Lagrange L1, un point gravitationnel stable entre le Soleil et la Terre.
Les résultats des modélisations ont montré que lancer de la poussière lunaire à une vitesse de 3 à 5 km par seconde vers L1 serait la stratégie la plus prometteuse. Cela permettrait de bloquer la lumière du Soleil pendant une semaine par an. Mais pour y arriver, il faudrait une énergie équivalente à 2 500 lancements de la fusée Saturn V.
D’autres paramètres à considérer
Les scientifiques derrière cette étude expliquent que leurs recherches évaluent uniquement l’impact potentiel de cette approche. Cette dernière pourrait être « une option pour faire face au changement climatique si on a besoin de plus de temps ». L’étude, publiée le mois dernier dans la revue PLOS Climate, ne mentionne pas les défis logistiques, légaux et technologiques d’une telle approche.
Dans tous les cas, il s’agit d’une proposition comme une autre pour lutter contre le changement climatique qui représente actuellement un gros problème pour la planète et ses habitants.
SOURCE: Space.com