Prise en main des Google Glass

Les Google Glass fascinent, les Google Glass déchainent les passions et ce depuis deux ans puisqu’elles ont été présentées par la firme américaine en avril 2012. Il aura fallu attendre l’année dernière pour que le programme des Glass Explorers soit lancé et aujourd’hui encore, les lunettes sont très difficiles à trouver. La Caisse d’Epargne est parvenue à mettre la main sur un modèle et elle en a profité pour développer une application spécifique en lien avec son coffre-fort numérique, une application qu’elle a présenté hier midi à quelques journalistes et à une poignée de blogueurs. Dont votre humble serviteur.

Comme certains d’entre vous le savent peut-être, les Google Glass ne sont officiellement disponibles que sur le territoire américain et peu d’européens sont parvenus à décrocher une paire. Alain Regnier, de la société Alto Labs, fait partie des heureux élus. Il est même le premier français à avoir rapporté une paire dans l’hexagone. En outre, c’est aussi lui qui a développé l’application évoquée un peu plus haut.

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Cette présentation sera découpée en deux parties : mes impressions sur les Google Glass, et un point sur l’application développée par la Caisse d’Epargne et par Alto Labs.

Google Glass : bien plus qu’un simple gadget

La presse spécialisée est assez partagée en ce qui concerne les Google Glass. Certains journalistes, et quelques confrères blogueurs, sont même peu convaincus par ces drôles de lunettes connectées. J’avais évidemment très envie de les chausser pour m’en faire ma propre idée et le hasard a bien fait les choses puisque je suis arrivé en avance à l’événement organisé par la Caisse d’Epargne. J’ai ainsi eu tout le loisir de manipuler la bête.

Avant de partager mes impressions avec vous, il est préférable de commencer par faire brièvement le tour du propriétaire, pour ceux qui ne sont pas familiers de la chose.

Comme leur nom l’indique, les Google Glass se présentent comme… des lunettes connectées. Merci, Fred. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elles ne sont absolument pas autonomes et elles devront impérativement être connectées à un smartphone ou à un routeur pour accéder à du contenu en ligne. En Bluetooth ou en WiFi, c’est selon.

Toute l’électronique est embarqué dans des compartiments compacts accrochés sur la branche droite. Sous le capot, on retrouve des composants similaires à ceux d’un smartphone. Avec un processeur, de la mémoire vive, du stockage et même une batterie en prime. Tous les modèles ne partagent pas forcément la même fiche technique mais celui que j’ai eu en main embarquait un processeur TI OMAP 4430 épaulé par 1 Go de mémoire vive et 16 Go d’espace de stockage. C’est peu, certes, mais c’est largement suffisant compte tenu de l’utilisation que nous ferons du dispositif.

Les Google Glass n’intègrent pas d’écran, mais un prisme qui est situé lui aussi sur la droite, sur un coude articulé. L’image est projetée par un pico-projecteur. Dans un premier temps, il faudra commencer par régler les lunettes en bougeant le prisme en avant, en arrière, vers le haut ou vers le bas. Je n’avais pas pris mes lunettes de vue avec moi (je suis myope et astigmate) mais je n’ai rencontré aucun problème particulier.

Il existe deux manières d’interagir avec les Google Glass : en utilisant la reconnaissance vocale, ou en glissant le doigt sur la surface tactile située sur la branche des lunettes. Seul l’anglais est supporté pour le moment. Il faudra attendre la version finale, et le lancement du dispositif en France, pour pouvoir le commander en français. Ceci étant, l’outil développé par Google fonctionne vraiment bien, même dans le bruit ambiant.

La zone tactile nécessite un temps d’adaptation. Pour la situer, mais aussi pour l’utiliser. Les Glass reconnaissent un certain nombre de gestes différents, qu’il faudra impérativement mémoriser pour les utiliser correctement. Une question d’habitude, sans doute.

J’avais peur de ne pas me sentir à l’aise avec des lunettes connectées sur le nez mais les Google Glass ont tendance à très vite se faire oublier. Le truc, c’est que l’écran ne viendra pas se placer dans votre champ de vision, mais dans le coin en haut à droite. Il ne s’agit pas de réalité augmentée mais plutôt… hum… de réalité ajoutée. Le terme n’est pas forcément bien choisi mais l’idée est là. Les lunettes fonctionnent comme un second écran.

Les Google Glass utilisent la conduction osseuse pour transmettre les sons jusqu’à nos tympans et ça fonctionne vraiment bien. Très bien même. Je n’ai pas écouté de musique, mais j’ai eu l’occasion de visionner l’extrait d’un reportage diffusé sur CNN sans aucun problème, et avec une restitution sonore des plus correctes. Je n’irais pas non plus jusqu’à dire que la conduction osseuse fait aussi bien que mon MDR-1RTB, mais elle n’a pas à rougir face aux casques ou aux écouteurs moins haut de gamme.

Chaque application, chaque module, se présente sous la forme d’une carte. Difficile évidemment de ne pas penser à Google Now. Je n’ai pas testé tous les outils embarqués, en revanche, et je me suis finalement concentré sur les vidéos de CNN, sur l’application en charge de la capture de photos, et sur l’application développée par Alto Labs et la Caisse d’Epargne. A chaque fois, les lunettes se sont montrées extrêmement réactives, et très fonctionnelles. Elles font bien ce qu’on leur demande.

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L’application coffre-fort numérique de la Caisse d’Epargne

La Caisse d’Epargne a beaucoup investi sur les technologies numériques ces dernières années. Nos hôtes ont beaucoup insisté sur ce point. L’idée, finalement, c’est d’allier “le meilleur du digital et de l’humain”. Ces propos ne sont pas de moi, mais de l’un des représentants de la banque.

Quoi qu’il en soit, cette stratégie semble porter ses fruits. Sur tous les clients connectés de la banque, 12% n’utilisent plus que son application mobile, contre 3% en 2012. Il y a donc une réelle demande.

Le coffre-fort numérique de la Caisse d’Epargne est disponible pour tous les clients de la banque depuis quelques mois maintenant. Comme son nom l’indique assez bien, il permet de stocker dans un espace virtuel (mais sécurisé) nos documents les plus importants. Il est même capable de récupérer automatiquement certains fichiers, comme les factures EDF. La solution est proposé à 1,20 euros par mois et il faut bien l’avouer, elle les mérite amplement puisqu’elle va vous permettre de gagner beaucoup de temps, sans craindre qu’un tiers ne mette la main sur nos précieuses données.

Si le sujet vous intéresse, sachez que le coffre-fort numérique de la Caisse d’Epargne est en réalité géré par la société Dictao. Ce nom ne vous dit pas forcément grand chose mais elle travaille avec beaucoup d’établissements différents, et elle propose plusieurs services pensés pour les banques, comme des logiciels capables de gérer les signatures électroniques.

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Alto Labs a donc conçu une application spécifique, entièrement dédiée aux Google Glass. Une application qui va nous permettre d’envoyer rapidement les photos capturées par les lunettes vers notre coffre-fort numérique. Inutile ? Pas du tout, bien au contraire, et le mieux c’est encore de partir d’un exemple concret.

Imaginez par exemple que vous vous rendiez chez le bijoutier du coin pour acheter un beau collier à votre belle. Avec votre paire de Google Glass, vous allez pouvoir photographier le bijoux, et sa facture. Ces deux images seront automatiquement envoyées vers votre espace de stockage. En cas de perte ou de vol, vous disposerez donc de tous les documents nécessaires pour faire jouer l’assurance. Pas besoin de vous embêter à les scanner, le gain de temps est appréciable.

La Caisse d’Epargne ne compte pas en rester là et elle est en train de travailler sur d’autres applications exploitant les lunettes connectées de Google. Beaucoup de pistes sont envisagées mais l’idée générale, c’est finalement de construire une relation de proximité entre le client et son conseiller. A terme et grâce aux Google Glass, notre agence pourra même nous guider en temps réel et nous aider à faire face à un dégât des eaux, ou même à un accident de voiture.

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Mon verdict

Les Google Glass sont-elles révolutionnaires ? C’est difficile à dire, surtout avec une prise en main aussi rapide. Je pense cependant qu’elles pourraient parfaitement entrainer une mutation des usages liés au numérique, en nous offrant un accès constant à toute la richesse du web et des services connexes.

Un accès bien plus aisé que ce que proposent nos smartphones, puisque ces derniers ont souvent tendance à immobiliser, au minimum, une de nos mains. Pas spécialement pratique lorsqu’on doit courir dans les couloirs du métro pour changer de ligne, ou même lorsqu’on prépare un bon petit plat pour toute la famille. Avec les Google Glass, tout devient finalement plus simple et plus accessible, le virtuel vient se mélanger au réel et ces lunettes offrent ainsi un autre point de vue sur le monde qui nous entoure.

Une expérience déroutante, mais terriblement stimulante. Elles me manquent déjà, pour tout vous dire.

J’en profite pour remercier nos hôtes, bien sûr, mais également Hadrien de BeGeek et JR de AMHA qui ont accepté de poser pour la postérité.

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