Produire de la cocaïne en modifiant génétiquement une plante ordinaire

Des scientifiques chinois ont réussi à produire de la cocaïne en modifiant génétiquement une plante qui ne produit pas naturellement la substance.

Les scientifiques essaient depuis des décennies de déterminer comment la coca peut produire la cocaïne. Récemment, des chercheurs ont pu cartographier la plupart des processus qui ont lieu dans la plante. Toutefois, il y a un point qui est toujours resté un mystère. On ne savait pas exactement comment un précurseur chimique dénommé MPOA est converti en une section de la molécule de cocaïne.

Plante à tabac
Crédits Pixabay

Des scientifiques du Kunming Institute of Botany de la Chine viennent d’annoncer qu’ils ont pu identifier ce « chaînon manquant ». D’après leur article publié dans la revue Journal of the American Chemical Society, ils ont pu identifier deux enzymes inconnues jusqu’ici dans la ligne de production de la cocaïne. Il s’agit de EnCYP81AN15 et de EnMT4.

L’expérience effectuée

Pour vérifier l’effet de ces enzymes sur la production de cocaïne, les scientifiques chinois ont modifié génétiquement la plante Nicotiana benthamiana, une espèce proche de la plante à tabac, pour qu’elle puisse produire les enzymes.

En analysant les feuilles de la plante modifiée, les chercheurs ont découvert que celle-ci avait produit 400 nanogrammes de cocaïne par milligramme de feuille séchée. Cela correspond à un 25ème du rendement d’une plante de coca ordinaire.

Les implications de cette découverte

On peut se demander à quoi pourrait bien servir d’utiliser d’autres plantes pour produire de la cocaïne. En fait, ce produit est utilisé de plusieurs manières en médecine. C’est par exemple un anesthésique qui a été autorisé par la FDA en 2020 pour une utilisation contrôlée dans un spray nasal. Ainsi, cette découverte éclaircit un problème biochimique, mais elle pourra aussi contribuer à assurer que de la cocaïne est disponible pour les utilisations pharmaceutiques.

Benjamin Lichman, un chercheur de l’Université de York, qui n’a pas participé à l’étude, a indiqué que cette découverte pourrait permettre aux compagnies pharmaceutiques de ne plus dépendre de la production basée sur la plante. Lichman a aussi indiqué que la capacité de modifier des plantes pour produire des substances interdites pourrait avoir un impact sur le trafic de drogue.

Quoi qu’il en soit, l’utilisation de cette technologie par les trafiquants ne sera pas encore pour tout de suite. Le processus de modification génétique est en effet très coûteux et ne peut pas encore être mis à l’échelle.

SOURCE: Futurism

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