Des responsables américains s’inquiètent de la propagation des amibes “mangeuses de cerveau” dans les Etats du nord

Dans les Etats du sud des Etats-Unis, le nombre de cas d’infection par des amibes « mangeuses de cerveau » n’est pas nul. Au cours de ces dernières années, l’aire de répartition de ces parasites s’est cependant élargie vers le nord du pays à cause du changement climatique. Récemment, l’Ohio Public Health Association a publié un rapport de cas dans le journal Ohio Journal of Public Health afin de sensibiliser les responsables de la santé de l’Etat concernant la maladie.

Le rapport en question décrit l’incidence accrue de Naegleria fowleri, une espèce d’amibe mangeuse de cerveau, dans les climats du nord. Il indique aussi la nécessité d’une nouvelle formation des agents de santé face à ce problème qui reflète les impacts négatifs du changement climatique sur la santé humaine.

Naegleria, amibes mangeuses de cerveau
Crédits 123RF.com

Le cas d’une femme ayant été infectée par N. fowleri est décrit dans le rapport.

Un parasite à ne pas sous-estimer

Selon les informations fournies par le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), N. fowleri est un organisme unicellulaire que l’on trouve généralement dans le sol et l’eau douce chaude, et occasionnellement dans les réservoirs d’eau, les chauffe-eau et les tuyaux. En entrant par le nez, l’amibe peut atteindre le cerveau et la moelle épinière d’une personne. Par contre, elle ne peut pas accéder au cerveau si elle est avalée, et ne peut pas se transmettre d’une personne à une autre.

N. fowleri est à l’origine d’une infection hautement mortelle appelée méningo-encéphalite amibienne primaire. Depuis 1962, seulement 0 à 8 cas de cette infection ont été signalés chaque année à l’échelle nationale. Dans la majorité des cas, les infections ont été liées à des baignades dans les régions du sud, notamment en Floride et au Texas. A partir de 2010, des cas ont commencé à apparaître dans les Etats plus au nord tels que le Minnesota, l’Indiana et le Kansas.  

Une femme hospitalisée suite à une infection par N. fowleri

Le rapport décrit le cas d’une femme ayant été hospitalisée dans un Etat du Midwest. La femme, âgée d’une trentaine d’années, est arrivée inconsciente à l’hôpital après avoir présenté plusieurs symptômes tels que de graves maux de tête, une sensibilité à la lumière, la nausée et de la confusion. Au début, les responsables ont suspecté un cas de méningite bactérienne ou d’inflammation cérébrale causée par une bactérie.

Une entrevue entre une infirmière et le mari de la patiente a cependant révélé que cette dernière s’était rendue avec sa famille sur une plage d’eau douce quatre jours plus tôt. Sur place, la femme aurait immergé sa tête dans l’eau.

Entre-temps, les analyses des échantillons du liquide céphalo-rachidien de la patiente n’ont révélé la présence d’aucune bactérie. Alors que les médecins suspectaient une infection d’origine virale, l’infirmière de la patiente a contacté le Bureau des Maladies Infectieuses du Département de la Santé. Le département a alors contacté le CDC qui a suggéré que N. fowleri était le coupable, compte tenu de la récente excursion faite par la patiente.

Face à la situation, le CDC a fourni des informations sur la miltéfosine, un médicament qui a tué N. fowleri en laboratoire et d’autres espèces d’amibes mangeuses de cerveau. Selon le rapport, la femme a répondu favorablement au médicament et s’est rétablie avec des dommages neurologiques minimes deux semaines après l’apparition des symptômes.

D’après le rapport, les responsables de la santé des Etats du nord devraient vérifier si les patients présentant des symptômes de méningite ont récemment nagé dans de l’eau douce chaude. Ils devront contacter le CDC s’ils suspectent des cas de méningo-encéphalite amibienne primaire.

SOURCE: Livescience

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