Quand la recette de cuisine d’un père rend sa fille multimillionnaire

Hiroe Tanaka n’est pas forcément très connue en Europe, mais elle dirige une des entreprises les plus prospères du Japon. Et ce succès, elle le doit principalement à une recette de cuisine laissée par son père.

Si vous avez déjà eu l’occasion de vous rendre au Japon, alors vous êtes peut-être tombé sur des restaurants Kishikatsu, des restaurants spécialisés dans la conception du plat du même nom.

Une photo prise à Tokyo
Image par Philippsaal de Pixabay

Le plat en question se compose le plus souvent de brochettes frites avec de la viande et des légumes.

Une histoire de brochettes

Plusieurs variantes existent. Certaines de ces brochettes sont proposées avec du porc, d’autres avec du boeuf, d’autres encore avec des fruits de mer. Mais la manière dont elles sont préparées reste la même. Une fois la brochette constituée, elle est trempée dans un mélange d’oeuf, de farine et de panko avant d’être frite dans de l’huile végétale.

Hiroe Tanaka a toujours eu un penchant pour ce plat. Un intérêt transmit par son père, qui a passé une bonne partie de son temps libre à tenter de trouver la recette parfaite et qui lui cuisinait souvent ce plat quand elle était encore une enfant.

Dans les années 90, alors que Tanaka travaillait à temps partiel dans une agence de pub, elle a tenté à plusieurs reprises de préparer le plat de son père, sans succès malheureusement.

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Elle a tenté pendant des années de reproduire la recette de son père

Ces essais infructueux lui ont cependant permis de développer une véritable fascination pour la cuisine. A la fin des années 90, elle a donc décidé de donner un nouvel élan à sa carrière et d’abandonner son poste de bureau pour travailler dans un bar situé à Osaka, un bar appartenant à un certain Keiji Nuki. Bar dans lequel elle préparait le kushikatsu, toujours en tentant de reproduire la recette de son père.

Les années ont passé, et ce dernier a eu l’idée de lancer un restaurant haut de gamme à Tokyo. Hiroe Tanaka a donc déménagé et elle s’est installée dans la capitale nippone. Encore une fois, elle a continué à tenter de retrouver la recette de son père, son succès. Elle a fini par perdre espoir.

En 2008, le Japon a été frappé par une crise financière majeure et l’entreprise de Keiji Nuki a commencé à sombrer. Il a tenu bon autant qu’il a pu, mais il lui est très vite apparu que la situation était inextricable.

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La crise est arrivée

Il a donc pris la décision de fermer son restaurant et de retourner à Osaka.

Hiroe Tanaka a tenté de le dissuader. Elle lui a même proposé de prendre un prêt à son nom pour relancer l’entreprise. Mais face à l’effondrement de l’économie japonaise, elle a fini par abandonner.

Et c’est alors que, préparant ses valises, elle a retrouvé un mémo écrit de la main de son père. Le papier, précieusement conservé, était en réalité une recette de cuisine.

Intriguée, Tanaka a suivi les instructions laissées par son père et elle a alors eu la surprise de découvrir que cette recette rendait vraiment les brochettes uniques. Elle a donc ouvert un nouveau restaurant en prenant Keiji Nuki comme associé.

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Sauvée par la recette de son père

Le succès a été immédiat, et il n’est jamais retombé ensuite. A présent, Hiroe Tanaka est la vice présidente d’une entreprise qui porte son nom et qui compte pas moins de 146 restaurants à travers le Japon. Une entreprise qui l’a rendue multimillionnaire grâce à son entrée en Bourse et dont la réussite tient entièrement à cette recette laissée par son père après sa mort.

Enfin, ce n’est pas tout à fait exact. Si l’entreprise a bien réussi à se faire un nom grâce à cette recette, c’est aussi sa stratégie qui lui a permis de percer et de prendre le dessus sur ses concurrents. Une stratégie visant tout simplement à proposer les plats les moins chers possible.

Néanmoins, et comme l’a souvent rappelé Hiroe Tanaka au cours des interviews données à la presse japonaise, elle n’aurait jamais réussi à atteindre cet objectif sans la recette originale de son père. Une recette qui, non contente d’améliorer le goût du plat, lui a aussi permis de réaliser pas mal d’économies sur la production.

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